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Une saison en enfer, le TFC


La plus belle action de l'année au Stadium, réalisée par les Indians, en l'honneur de Wissam Ben Yedder, lors de TFC-ASM


Alors que la Ligue 1 est à l’arrêt et que le football français attend la décision des institutions, un club espère une annulation de la saison ou simplement une saison sans descente. Ce club, c’est le Toulouse Football Club, actuellement dernier, au coeur d’une saison catastrophique.


L’eau ça mouille, le feu ça brûle et le TFC flirte avec la relégation. Voici trois exemples de phrases inéluctables ces dernières années. Certes, le club de la Ville rose est encore dans l’élite du football français. Il le doit notamment au pied gauche du pitchoun Yann Bodiger, qui, un soir de mai 2016, à décidé de sauver son club formateur. Mais aussi grâce à la victoire contre Ajaccio en 2018 (on dit merci les barrages et la Ligue) qui favorisent largement le 18e de Ligue 1. Depuis 2014 et sa 9e place Toulouse n’a jamais fait mieux que 13e. Les sauvetages miraculeux se multiplient ces dernières années. Pourtant malgré ces nombreux avertissements, le club continue de couler tout doucement. Et cette saison 2019-2020 est le résultat final du projet...euh pardon le résultat de… De quoi en fait?


13 petits points


C’est le bilan de cette saison, arrêtée à la 28e journée du championnat. Le mot “faible” est un euphémisme au regard de ces résultats. Le TFC n’a plus gagné depuis le 19 octobre. Une éternité pour le club et ses supporters. Pour commencer, la sérénité n’est pas le mot qui représente le téfécé. Cette année, 3 entraîneurs se sont succédés en Haute-Garonne. Alain Casanova s’est fait remplacer par Antoine Kombouaré qui s’est fait lui-même virer (ou écarter d’un commun accord pour ne pas froisser l’égo de Mr Kombouaré) par Denis Zanko, actuellement en poste. Le résultat? Rien, nada, nothing. La seule dynamique que ces 3 coachs ont réussi à insuffler est une dynamique négative, domaine dans lequel brille le TFC. 3 entraîneurs comme 3 victoires en 28 matchs en championnat. Pas d’équipe type, pas de leader, cette équipe de Toulouse manque de tout. C’est simple, le Tef’ possède la pire attaque ainsi que la pire défense. Quand votre moyenne de buts encaissés est de plus de deux buts par matchs il faut être pourvu d’une excellente attaque pour compenser. Or, avec 22 buts inscrits, l’équipe n’est même pas à un but par match. Une explication pourrait être la blessure de Gradel, leader de l’attaque toulousaine et son absence s’est longuement fait ressentir. Mais une animation offensive ne peut pas reposer sur les épaules d’un seul joueur. On pourrait également parler du cas Efthymis Koulouris. Arrivé cet été, l’attaquant a marqué 4 buts sous Casanova avant d’être mis au placard par Kombouaré et très peu utilisé sous Zanko. Encore une gestion qui laisse perplexe. Une parmi tant d’autres. Au-delà des individualités, c’est le manque de talent qui ressort de cette équipe. Dans bien des équipes, cette absence est compensée par un esprit d’équipe très fort et des joueurs qui donnent tout mais même là, les joueurs ne donnent pas cette impression.


S.O.S club en danger


Ce n’est plus une nouvelle pour les supporters du téfécé, le président Olivier Sadran n’est plus impliqué dans son club qu’il a pourtant fait renaître d’entre les morts en 2003, après deux montées consécutives de Nationale à Ligue 1. Mais au fil des années, l’amour entre son club et ses fans semblent se perdre et aujourd’hui le divorce est acté. Cette fracture est le résultat de nombreuses années au cours desquelles l’écart entre les supporters et le club n’a fait que s'agrandir pour aujourd’hui atteindre le point de non-retour. Il semblait alors inévitable que le patron de Newrest cède son club. Avant mars, peu de monde se bouscule pour sauver le soldat TFC. Mais Olivier Sadran est en pourparlers avec un groupe sino-américain de potentiels acheteurs. Pour tous les fidèles du Tef’, cette nouvelle est une bénédiction. Elle arrive peut-être un peu trop tard pour certains, mais si la vente était confirmée, nul doute qu’un souffle nouveau serait insufflé. Malgré la pandémie qui touche actuellement le monde entier ainsi que l’éventualité d’une descente du club, les potentiels repreneurs seraient toujours intéressés. Une bien bonne nouvelle pour des supporters qui en avaient besoin.


Une cellule de recrutement perdue


La cellule de recrutement est sous le feu des critiques depuis maintenant quelques mercatos et ses choix sont très discutables. Exemple récent en hiver dernier, quand le TFC recrute le gardien de West Ham Lovre Kalinic et que le gardien de l’équipe Baptiste Reynet apprend cela dans la presse. Un manque de classe qui montre bien les nombreuses failles dans l’organigramme du club. Les fans du Tef’ reprochent à Dominique Arribagé and co leur incompétence. On ne peut pas leur en vouloir quand on voit les choix réalisés par le club en matière de recrutement ces dernières années. Rogel est l’illustration parfaite de ces décisions hasardeuses. Personne n’a été trouvé pour remplacer Christopher Jullien au cours de l’été. Ils ont alors recruté un jeune uruguayen en la personne d’Augustin Rogel. Choix qui s’est avéré cataclysmique de part les performances du défenseur toutes aussi médiocres les unes que les autres. Si seulement c’était le seul. Les joueurs des balkans ont défilé ces dernières saisons sans qu’aucun ne donne satisfaction. Puis il ne faut pas se mentir, le TFC ne fait plus envie à grand monde. Si on ajoute à cela des dirigeants incompétents le déclin du club est tout sauf une surprise.


Un désamour avec le public ?


On le sait le public toulousain n’est pas connu pour être le plus fervent du pays. Pas davantage pour être le plus nombreux, à part lors des matchs de “gala” contre les gros tels que Marseille et Paris, où le Tef’ joue presque à l’extérieur et le stade se remplit comme par magie. Parfait exemple lorsque l’OM joue au Stadium (ou Vélodrome) c’est vous qui voyez. Un véritable crève-coeur pour les vrais supporters des pitchouns en plus des résultats souvent mauvais. Mais les véritables supporters toulousains sont néanmoins présents et toujours derrière leur équipe. Mais elle le lui rend mal. L’illustration la plus frappante, lorsque le TFC s’incline face à Saint-Privé Saint Hilaire, club de National 2, alors que ses supporters avaient largement fait le déplacement. Cependant, ils continuent de jouer leur rôle de 12e homme à fond et soutiennent les joueurs malgré tout. Les discussions, avec les joueurs, sont possibles et elles se sont multipliées cette année du côté du virage Brice Taton après les matchs. Ce que reprochent les fidèles du club, c’est l’impossibilité de dialogue avec les dirigeants. Jean-François Soucasse est devenu leur cible préférée et les esprits se sont tendus le soir de la défaite face à Reims en décembre dernier où des débordements ont émaillé la rencontre. Des incidents qui ne sont pas sans rappeler ceux du 7 mai 2018 où l’ambiance, déjà délétère à l’époque, avaient été particulièrement violents. Des évènements qui n’ont fait que renforcer la mésentente entre les supporters et la direction pour aujourd’hui espérer ouvrir une nouvelle page dans l’histoire du club.


Des lueurs d’espoirs ?


En plus de ce potentiel rachat, tout n’est pas à jeter du côté sportif. Le TFC a toujours eu la réputation d’être un club formateur. Issa Diop, Etienne Capoue, Moussa Sissoko en sont quelques exemples. Cette culture là n’a pas disparu. En effet les jeunes pousses violettes ont, l’année dernière, atteint la finale de la Gambardella. La direction du TFC avait alors décidé de mettre en place un groupe Elite, dans lequel figurait bon nombres de joueurs ayant participé à cette aventure. L’objectif était de permettre aux pitchouns de se greffer à l’effectif pro et d’atteindre le niveau de la Ligue 1 le plus rapidement possible. Sauf qu’Antoine Kombouaré en a décidé autrement. Ce projet est donc arrêté et n’aura pas atteint les objectifs prévus. Mais certains pitchouns commencent à se révéler et prennent de l’importance. Parmi les rares satisfactions de cette saison 2019-2020, Bafodé Diakité, Manu Koné et Quentin Boisgard en font partie. Le premier, malgré son jeune âge et ses blessures, s’est imposé comme titulaire à chaque fois que sa santé lui permettait. Manu Koné, est lui devenu titulaire au fur et à mesure de la saison, s’imposant au côté de Ibrahim Sangaré dans le milieu toulousain. Concernant Quentin Boisgard, les performances ont été mitigées. Revenu de son prêt à Pau, qui lui a fait un bien fou, il a néanmoins franchi un cap. Un des rares joueurs à se défoncer et mouiller le maillot tous les week-ends. Lui confier les clés de l’attaque toulousaine serait peut-être la meilleure manière pour lui de continuer à prendre du galon afin de s’affirmer dans cette équipe. Enfin, les déclarations du défenseur Ruben Gabrielsen, arrivé cet hiver et auteur d’excellentes performances, ces dernières semaines, montrent que certains sont attachés au club et ne quitterait pas le navire en cas de descente en Ligue 2. Le même type d’affirmation que Quentin Boisgard, qui ne cesse de clamer son amour envers son club formateur, ravissant ses supporters. Le TFC n’est pas mort.


Toute une ville attend ses futurs investisseurs afin de refaire vibrer les toulousains comme ils n’ont plus frémi depuis un fameux triplé de Johan Elmander un soir de mai 2007. Dominique Arribagé emmenait alors le peuple toulousain en Ligue des Champions dans un Stadium bondé quand aujourd’hui il achète Augustin Rogel. Alors descente ou maintien ? Rachat ou pas ? Qui va rester, qui va partir ? L’été au bord de la Garonne risque d’être mouvementé.


LEMAIRE Yohan


 
 
 

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