Deux candidats pour une place en Ligue 1, ce TFC - Nantes sent la poudre

L’avenir de Toulouse et de Nantes passera donc par ce barrage aller-retour. Première manche jeudi au Stadium avant un match retour dimanche à la Beaujoire. On revient sur la saison des deux formations et leurs formes actuelles avant ce duel qui s’annonce épique.

Le résumé de la saison du Tef’ : une 3e place légèrement décevante

Avec l’arrivée de Redbird au cours de l’été dernier, l’objectif était clair dans la Ville Rose : la remontée immédiate. Il reste donc 2 matchs aux Toulousains pour atteindre cet objectif. Pourtant, les Violets avaient très mal débuté le championnat avec une seule victoire lors des 5 premières rencontres. L’arrivée de nombreuses recrues et la découverte de ce nouveau championnat en étaient les principales raisons. Patrice Garande a ensuite trouvé un XI type où de nombreux joueurs se sont révélés comme Amine Adli, élu meilleur joueur de Ligue 2 de l’année, Rhys Healey, auteur de 14 buts cette saison ou encore Deiver Machado, l’innarêtable piston gauche venu de Colombie. Un recrutement intelligent, qui a permis au TFC de posséder la meilleure attaque de Ligue 2. Malgré cela, les coéquipiers de Maxime Dupé, qui affrontera son club formateur jeudi, n’ont réussi qu’à terminer 3e du championnat alors qu’ils ont longtemps été à la lutte avec Clermont pour occuper la deuxième place du classement. Quoi qu’il en soit, Patrice Garande et ses hommes peuvent toujours espérer remonter un an seulement après la descente du club en Ligue 2.

Les Toulousains souhaitent retrouver l'élite.

La dynamique à l’avantage des Toulousains

Sur les 9 derniers matchs, les Toulousains ne se sont inclinés qu’à une seule reprise : c’était contre le Paris FC, le 1er mai dernier. Une rencontre particulière puisque l’effectif toulousain était décimé par le Covid-19. Surtout, les hommes de Patrice Garande se sont imposés dans le play-off vendredi dernier face à Grenoble sur le score de 3-0. Une large victoire qui a même permis au coach toulousain de faire tourner puisque des cadres comme Brecht Dejaegere et Amine Adli, touchés par le Covid-19 ces dernières semaines, n’ont pas disputé l’ensemble des 90 minutes. Cette fraîcheur pourrait être importante au cours de cette double confrontation rapprochée (match aller jeudi, dimanche retour) étant donné que les Nantais possèdent deux jours en moins de récupération. Les Toulousains récupéreront leur capitaine Ruben Gabrielsen et il ne devrait manquer personne à l’appel pour les deux rencontres les plus importantes de la saison du Tef’.

Le résumé de la saison des Nantais : le cirque du FC Kita, saison 14

Chaotique. Un seul mot suffit à décrire la saison 2020-2021 du FC Nantes. On pourrait aisément ajouter de très nombreux superlatifs, mais ils ne sauraient rendre hommage à un exercice qui aura placé Nantes comme chef incontestable des clubs dysfonctionnels. Voici donc un bref résumé de ces 10 derniers mois. Tout d’abord, sur le banc, ce sont quatre entraîneurs qui se sont succédé. Christian Gourcuff, son adjoint Patrick Collot, le légendaire Raymond Domenech (qui n’a plus gagné en Ligue 1 depuis le 22 mai 1993), et pour finir avec le pompier de service, Antoine Kombouaré. Ces quatre “techniciens” portent à 17 le nombre d’entraîneurs qui ont eu le (dé)plaisir de travailler sous les ordres de Waldemar Kita, le tout en seulement 14 ans. Cette saison, encore une fois, a été marquée par la scission entre supporters et dirigeants. Les fans du FC Nantes ont, comme depuis des années, réclamé la tête de Waldemar Kita. Quand, lors de la dernière journée, l’union sacrée était déclarée pour le maintien à Brest, Bordeaux et ailleurs, plus de 1000 personnes étaient réunies pour enterrer un cercueil sur lequel était écrit « FC Kita », dans un champ proche du stade la Beaujoire.

A Nantes, c'est opération sauvetage.

Un réveil trop tardif des Canaris

Mais ce dur environnement de travail ne peut être une excuse pour une saison sportivement catastrophique. Depuis la 24e journée du championnat, la Maison Jaune est relégable. Les joueurs ont semblé perdus sur le terrain durant presque toute la saison. Un effectif de qualité avec un mental de chips. Néanmoins, plusieurs points positifs sont à sortir de cet exercice difficile. Randal Kolo Muani a explosé aux yeux du grand public, mettant une nouvelle fois en avant la qualité de la formation à la nantaise. Son match XXL contre le PSG au Parc des Princes lui a permis de se faire un nom en Ligue 1. Comme tous les bons joueurs formés au club, il ne devrait évidemment pas s’éterniser dans la Cité des Ducs. Le point le plus encourageant de cette saison est sa fin : quatre victoires consécutives pour sortir de la zone rouge et prendre la place de barragiste, avant la défaite de dimanche contre Montpellier. Porté par son 4-4-2 offensif et un coach spécialiste des missions sauvetage, le FC Nantes a su sortir la tête de l’eau. Il reste deux matchs aux Canaris pour sauver la place d’un des clubs les plus historiques du championnat. En cas de succès, il va falloir se poser les bonnes questions, pour éviter de revivre une saison cauchemardesque. En cas de défaite, le club va devoir se relever rapidement pour éviter une nouvelle période de stagnation à l’échelon inférieur. Dans les deux cas, une reconstruction s’impose. Et, comme depuis 14 ans, elle ne se fera pas. Ou du moins pas sur des bases saines.

Yohan Lemaire & Elioth Salmon