UN JOUR, UNE SAISON : OL 2006-07 : Le début de la fin
- LA FINE EQUIPE
- 27 avr. 2020
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La saison 2006-2007 de l'Olympique Lyonnais est charnière, un tournant dans la période de l’hégémonie lyonnaise. Auréolé de cinq titres de champions de France, l’OL n’est pas rassasié et compte bien conserver sa couronne ainsi qu’atteindre les demi-finales de Ligue des Champions.

L'effectif : Coupet, Vercoutre – Abidal, Berthod, Caçapa, Clerc, Cris, Müller, Réveillère, Squillaci – Clément, A. Diarra, M. Diarra, Fábio Santos, Juninho, Källström, Malouda, Tiago, Toulalan – Baros, Ben Arfa, Benzema, Bettiol, Carew, Fred, Govou, Rémy, Wiltord.
Entraîneur : Gérard Houiller
La saison précédente est marquée par une domination des Gones sur la Ligue 1. 15 points d’avance sur son dauphin, une série de 18 matchs d'invincibilité et 73 buts marqués. Toutefois, Lyon ne parvient pas à franchir le cap en Ligue des Champions, chutant en quart contre le grand Milan AC, au terme d’une double confrontation placée sous le signe de l’amertume et des regrets.
Objectif Europe
Nouvelle saison, même objectifs. 2006-2007 doit être une grande saison pour Lyon, nouvelle place forte du football français en Europe. Aulas met les petits plats dans les grands, il pille la Ligue 1 pour s’attacher les services de Sébastien Squillaci, Jérémy Toulalan, Kim Källström ainsi qu’Alou Diarra (qui remplace son homonyme parti au Real). Le groupe est armé pour écraser le championnat et jouer les premiers rôles en LDC.
La saison débute avec le cinquième trophée des champions d’affilées, glané face au PSG non sans mal : 1-1, 5-4 tab. La machine infernale lyonnaise ne tourne pas au diesel, 10 succès en 11 matchs en Ligue 1 ; 50 points sur 57 à la trêve ; 15 points d’avance sur le dauphin. Le championnat est une formalité, il n’est qu’un moyen de prévenir l’Europe. Lyon est affamé.
L'Olympique Lyonnais hérite d’un groupe E en LDC avec le Steaua Bucarest, Dynamo Kiev et le Real Madrid des Galactiques. Les phases de groupes ne posent aucun problème. Lyon aime martyriser les merengues depuis quelques saisons. Entre Rhône et Saône, la Casablanca se voit infliger un violent 2-0 dans « le plus beau match de cet OL » selon Patrick Müller. Les poules se soldent donc par un bilan de 4 victoires et deux matchs nuls. Dont notamment une victoire contre Kiev avec un but du jeune Karim Benzema, véritable révélation de la saison. En décembre, Lyon hérite de la Roma lors du tirage des 8emes de finales de Ligue des Champions. « Cette fois, c’est la bonne » se disent les spécialistes.
La folie des grandeurs
Lors de la reprise en janvier 2007, Lyon se voit très beau, trop beau, l’équipe flirte avec l’arrogance. « Quand tu gagnes trop, tu banalises un peu la victoire, explique François Clerc. Inconsciemment, ça a pu jouer oui. C'est quelque chose qui se crée collectivement, entre les joueurs, les journalistes, les supporters, tout ce qui entoure le club. À un moment donné, tu perds un peu de grinta. Dans le fond, c'est ce qui nous a un peu desservis. »
Et en effet, ça a desservi : 4 matchs nuls en 4 matchs à la reprise, et une élimination précoce face au rival marseillais en 8e de Coupe de France.
Dans les vestiaires, la tension monte, le collectif se brise et des petits groupes se forment. Le statut de Juni dérange certain. Le club a du mal à gérer les egos de toutes ses stars.
L’heure de vérité approche, les Gones doivent laisser leur ego de côté pour affronter la Roma. Résultat : 0-0 à Rome. Un résultat qui n’est pas catastrophique, il y a encore la place. Et pour la première fois, Lyon est favori. Sur le papier, l’équipe de Gérard Houiller surclasse celle de Spalletti. Mais en réalité, les Lyonnais sont pris au piège. Contraints de ne pas encaisser de buts, la bande de Juni se crispe. La légende Francesco Totti surgit à la 22ème, 0-1 pour les Romains. Ce n’est pas fini, la qualif est encore à portée de main… Jusqu’à la 44ème minute. Le ballon atterrit dans les pieds de Mancini, au duel avec Clerc. Un, deux, trois… sept passements de jambe donnent le tournis à la défense. En bon acteur tragique, Mancini achève son œuvre en fusillant le gardien d’une frappe du gauche. 0-2, le Lyon est mort ce soir. Rideau.
Un bilan décevant
En début de saison, l’OL visait le quadruplé. À l’heure du bilan, seul le championnat atterri dans la besace. L'élimination en 8e de LDC contre une équipe à leur portée est vécue comme un coup de massue. La fin de saison perd de sa saveur. Lyon perd la finale de la Coupe de la Ligue face à Bordeaux, mais décroche le championnat facilement.
L'Olympique Lyonnais est à un tournant de son histoire. C’est le début de la fin pour l’ère Juninho. Gérard Houiller et Claudio Caçapa quittent d’ailleurs le club en fin de saison. Pour autant, tout n’est pas si morose. Le président Jean-Michel Aulas officialise l’entrée en bourse de son OL, une première pour un club français. Il annonce également le projet de la construction d’un stade ultra moderne.
POUDENSAN Eliot
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