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TOP & FLOP : Ligue 1 2019-2020

Premier épisode de Top&Flop Ligue 1. Malgré le contexte exceptionnel, certaines équipes ont effectué une bonne saison, quand d'autres ont sombré. Qui à géré, qui a bégayé ? Toutes les réponses sont ici.


TOP : 


Stade Rennais : 

Moqué pendant de longues années pour son absence de trophées depuis 1971, en quelques saisons, le Stade Rennais s’est métamorphosé. L'édition 2019-2020 apparaît comme une confirmation, portant la marque d’un homme : Julien Stéphan. Pour sa deuxième saison dans l'élite, le technicien natif de Rennes, a repris le club en main. Malgré une douzième place sans saveur, en Ligue 1 la saison dernière, la victoire en Coupe de France et le bon parcours en Ligue Europa promettaient un avenir radieux. Ça n’a pas loupé, cette saison les rouge et noir ont été séduisants. Dès la deuxième journée, Rennes livre une masterclass face au PSG, un jeune joueur en profite pour cracher son talent à la face de la planète foot, on y reviendra. Par la suite, les hommes de Stéphan connaissent une traversée du désert, 10 matchs sans victoire entre championnat et Ligue Europa. Avant de se relancer et décrocher une jolie 3ème place au terme de la 28ème journée, la dernière, avant la suspension du championnat. 


Dans le jeu, Rennes est séduisant et entreprenant, avec 1,49 buts marqués pour 1,05 encaissés par match, les Bretons présentent un ratio honorable. Collectivement, les Rennais se montrent intéressants, on sent bien l’alchimie entre jeunesse et expérience. On observe un groupe soudé, résultat d’un projet solide mené par une direction pragmatique depuis quelques saisons.

Du côté, performance individuelle, Mbaye Niang s’est libéré et pointe à 15 buts cette saison (son record en carrière alors que la saison s’est interrompue). Évidemment, comment ne pas parler du prometteur Eduardo Camavinga. Battant des records de précocité, il effectue ses débuts en professionnels à 16 ans et 4 mois et s’illustre contre le PSG par un but et une passe dé. Élu joueur du mois d’août, il obtient très vite la confiance de son coach et joue 25 matchs. Très fin techniquement, ce milieu relayeur montre une technique et une vivacité impressionnante. Mais attention à ne pas trop le surcoter. Voguant sur sa hype, il est au cœur de nombreuses rumeurs de transfert avec seulement une demi-saison dans les jambes. Son potentiel est indiscutable, certes, mais attention de ne pas brûler les étapes. Il devra confirmer lors des saisons suivantes.


Paris Saint-Germain :

L’ogre parisien est de retour pour vous jouer un mauvais tour. Encore une fois, le PSG boit la concurrence cul-sec. 1er avec 12 points d’avances sur son dauphin marseillais (avec un match en retard), Le tenant du titre a dominé la majorité de ses concurrents (et avec la manière). Le club de la capitale ne fait pas de zèle et banalise son titre de champion de France. Au rythme effréné de 2,95 buts par match, l’armada offensive parisienne semble inarrêtable : 18 buts pour Mbappé (30 toutes compétitions confondues), 12 pour Icardi, 13 pour Neymar. Même combat pour la défense, intraitable avec 0,75 buts encaissés par match.

Le mercato estival s’est avéré payant avec (enfin) un grand gardien, gage de sérénité pour une défense au mental, parfois défaillant dans les grands matchs (salut Thiago Silva). Diallo apporte une profondeur de banc non-négligeable. Gueye, après un début de saison tonitruant, a relativement baissé de régime, mais fait tout de même le job. Sarabia, destiné à jouer les seconds rôles, est étonnamment le 8ème plus gros temps de jeu de l’effectif (2217 min, 25 titularisation toutes compétitions). Et enfin, Mauro Icardi, prêté par l’Inter, s’est illustré dans un rôle de pur numéro 9, létal devant le but, propulsant, pour un temps, Cavani sur le banc. Au fil de la saison, l’Argentin a perdu la confiance de Thomas Tuchel et, de ce fait, sa place de titulaire. Dommage pour un joueur, précieux dans la surface et complémentaire avec le reste de l’attaque parisienne. Globalement, l’effectif parisien est taillé pour gagner. On retiendra que Marquinhos s’impose de plus en plus comme le visage de cette équipe, leader vocal, il risque de très vite récupérer le brassard de capitaine pour un contrat à durée indéterminée. Mbappé se montre toujours aussi virevoltant, il a enfin compris que l’axe n’est pas pour lui et se contente de régaler le public avec ses dribbles et accélérations. Et enfin Neymar, l’enfant terrible parisien, a encore manqué bon nombre de matchs, mais cette fois, ne s’est pas échappé pour le 8ème de Ligue des Champions. Qu’on, le veuille ou non, quand il se présente sur un terrain, ce n’est jamais pour faire de la figuration.


L’entraîneur Thomas Tuchel, quant à lui, s’est montré moins indiscutable cette saison, ses choix en Ligue des Champions ont pu en laisser plus d’un perplexe (les 3-5-2 et le PSG, ça fonctionne rarement). Son 4-2-4 très offensif est viable en Ligue 1, assure le spectacle, mais coupe le bloc en deux. Quand le niveau s’élève les espaces se créent. Pour autant, le PSG ne doit pas jouer contre nature. En jouant son jeu, Paris a pu remporter sa double confrontation contre Dortmund et, ainsi, briser la malédiction des 8ème (malédiction tenace puisque cette fois ci, c’est une pandémie mondiale qui devrait empêcher le PSG de filer en quart).


FLOP :


Olympique Lyonnais :

C’est une saison à oublier pour l’OL. L’été fut pourtant prometteur, un mercato alléchant avec des renforts à chaque poste, l’arrivée de la pépite Jeff Reine-Adelaïde et du charismatique coach Sylvinho, dans les valises de la légende lyonnaise Juninho, nouveau directeur sportif. De l’argent investi, les promesses d’un groupe armé pour titiller le PSG, une entame parfaite avec deux larges victoires, puis plus rien. Une série noire de 9 matchs sans victoires en Ligue 1, une équipe décevante et irrégulière, pointant à une médiocre 7ème place avec 40 points. En 28 journées, tout est allé de travers, Sylvinho est écarté le 7 octobre, remplacé par Rudi Garcia, mais l’ex-entraîneur Marseillais est loin d’être vu comme l’homme providentiel. La tension entre le club et les supporters n’a cessé d’augmenter au fil de la saison, jusqu’à exploser au soir d’une qualification , à l’arrachée, pour les 8èmes de finale de Ligue des champions.


Sur le terrain, les Bad Gones sont faibles contre les gros, très friables défensivement et pas assez dominateurs dans l’entre-jeu, les Rhodaniens ne parviennent pas à jouer les premiers rôles. De plus, les recrues estivales déçoivent, Koné, Andersen et Thiago Mendes perdent leur place de titulaire. Les cadres n’assurent pas et le groupe donne une impression de suffisance dans les « petits matchs ». Comme un malheur n’arrive jamais seul, les deux meilleurs joueurs lyonnais se font les croisés en décembre : Jeff Reine-Adélaïde, qui a su se faire une place dans le onze, et Memphis Depay, capitaine et leader technique pour qui la clutchitude est une seconde peau.


Quelques rayons de soleil ont tout de même réussi à percer les nuages noirs qui planaient au-dessus de la saison lyonnaise. Contre la Juve en 8ème de LDC, la bande à Aouar s’est montrée séduisante et sa victoire au Groupama Stadium représentait une première étape vers l’exploit. Une finale de coupe de la ligue. Une victoire 2-0 contre l’ennemi stéphanois a permis d’observer les qualités lyonnaises. La recrue hivernale Bruno Guimarães et les pépites du centre de formation, Maxence Caqueret et Ryan Cherki (attention à ne pas trop surcôter encore) laissent espérer un ciel radieux d’ici quelques saisons.

En résumé, la saison de l’OL, c’est : beaucoup d’argent investi, des recrues globalement décevantes, des blessures, de la suffisance, une pauvreté dans le jeu,  de fortes individualités et des places européennes inaccessibles. Bref, une saison à oublier.


AS Monaco :

La saison monégasque est comparable avec celle de l’OL. Un mercato alléchant avec les arrivées d’Adrien Silva, Slimani, Bakoyoko ou encore le retour en Ligue 1 de Wissam Ben Yedder. Avec de telles recrues, tout devrait bien se passer ? Spoiler : non. Une 9ème place à 40 points (comme Lyon). 44 buts marqués pour 44 encaissés et 42% de victoires, rien de bien reluisant pour un effectif regorgeant de qualités individuelles


Un début de saison calamiteux avec 6 matchs d’affilée sans victoire. Puis quelques victoires intéressantes contre Lille, Marseille ou Nice. Mais trop d'irrégularités viennent gâcher la bonne dynamique. En décembre, Leonardo Jardim est limogé pour la seconde fois en deux saisons. Il est remplacé par Roberto Moreno, inconnu au bataillon, mais qui a fait ses gammes en tant qu’adjoint de Luis Enrique au Barça.


Sur le terrain, les rouges et blancs ne sont pas au niveau de leurs ambitions. L’attaque répond présent avec le duo de choc Slimani - Ben Yedder (2ème meilleur passeur pour l’algérien avec 8 passes et 2ème meilleur buteur pour le français avec 18 buts en L1). Mais la défense est catastrophique avec un zéro pointé au goal average et des errements défensifs trop persistants. Glik est vieillissant, Jemerson, qui se comparait à Thiago Silva, n’a en commun avec lui que la nationalité, et Maripan ne parvient pas à apporter de la sérénité dans la charnière.


Le club du Rocher détient aussi le triste record du manque de fair-play. 62 cartons jaunes et 10 cartons rouges (!!!) soit le pire bilan du championnat. Qu’elle paraît loin la fabuleuse saison 2016-2017. La dure réalité revient au galop et il faut admettre que l'investissement de la direction monégasque sur le marché n’a pas encore porté ses fruits. Laissons-les encore un peu mûrir et espérons une reprise en main pour la saison prochaine. L'AS Monaco se donne les moyens de jouer les premiers rôles, l'équipe doit faire mieux, elle en a les capacités. Encouragement du conseil de classe.


POUDENSAN Eliot



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