top of page

Tom Brady emmène les Buccaneers au paradis

Dernière mise à jour : 10 févr. 2021



Dans un match dominé de la tête et des épaules, les Tampa Bay Buccaneers ont vaincu les champions en titre, les Kansas City Chiefs lors du Super Bowl (31-9). C’est le deuxième titre de l’histoire pour la franchise floridienne, portée au firmament par son quarterback vedette, Tom Brady.

L’opposition était l’une des plus attendues depuis de très longues années, peut-être même de tous les temps. D’un côté, les favoris. Champions en titre, équipe la plus dominante, portée par un jeu offensif aérien sans égal. De l’autre, les outsiders. Une équipe qui a passé la saison régulière sans encombre, sans faire de vagues, et qui a su répondre aux attentes fixées par tout le monde suite à un recrutement estival XXL. Mais la seule vérité est celle du terrain, et à ce petit jeu, David a marché sans vergogne sur Goliath.

Au-delà de l’affiche Buccaneers-Chiefs, une opposition a retenu toute l’attention depuis 2 semaines : Tom Brady contre Patrick Mahomes. La légende contre le prodige. Un match dans le match. Tom Brady est le visage de la NFL depuis près de 20 ans. Un gagnant comme aucun autre avant lui. Patrick Mahomes, lui, est dans la ligue seulement depuis 2017, mais il a, déjà, éclaboussé ce sport de son talent, proposant aux yeux du public des gestes jamais vus auparavant, avec une efficacité et une facilité déroutante. Mais, dimanche soir, le MVP 2018 n’était pas dans son assiette, incapable de se défaire de l’étouffante pression mise par la défense de Tampa Bay sur son dos, livrant ainsi le plus mauvais match de sa carrière.

Le shérif débarque en ville

En face, Tom Brady a livré ce qui ressemble à s’y méprendre au meilleur Super Bowl de sa longue carrière. Le tout à 43 ans. Un match qui assoit un peu plus le Comeback Kid dans le trône de G.O.A.T. Car quand on parle de Brady, c’est bien du meilleur joueur de l’histoire du football américain auquel on fait référence. Pourtant, personne (hormis lui-même) n’aurait pu prédire un tel destin pour le gamin de San Mateo, en Californie. Surtout, en 2000, lors de la draft, lorsque le quarterback de l’université de Michigan doit attendre la fin du 6e tour, et le 199e choix, pour entendre son nom appelé. Avant lui, six autres quarterbacks ont été choisis. Aucun ne marquera l’histoire. Malheureusement, ce soir là, le rêve de Brady n’est pas réalisé. Il rêve de jouer pour son équipe de cœur, celle qu’il allait voir au stade en famille quand il était jeune : les San Francisco 49ers. Mais ces derniers lui préfèrent Giovanni Carmazzi, qui ne jouera jamais une seule minute en NFL. Aux dernières nouvelles (2011), ce dernier élève des chèvres au Nord de la Californie. Le talent de Brady profitera donc à l’équipe qui a tiré le gros lot : les New England Patriots.


C’est avec cette franchise qu’il va écrire sa légende. Six titres de champion, plus que n’importe quel autre joueur dans l’histoire. Son duo avec son coach de toujours, Bill Belichick, est une association légendaire. Mais une douloureuse et piteuse élimination au premier tour des playoffs par les Titans l’an dernier sonne le glas d’une histoire d’amour qui aura duré 20 ans. Tom Brady, en fin de contrat, quitte le Massachusetts, direction Tampa. Si le soleil brille dans le ciel de Floride, sur le terrain, c’est bien autre chose. TB12 débarque dans une franchise qui, hormis un titre en 2003, est réputée pour être une équipe de losers. Mais quand un homme qui possède 6 bagues de champion et 3 trophées de MVP débarque en ville, les choses changent. Rob Gronkowski, le Robin du Batman Brady, sort de sa retraite. Antonio Brown, réputé ingérable, signe pour pas grand-chose afin d’aider son « grand frère » comme il l’appelle. Derrière, tous les joueurs de talent déjà présents dans l’effectif se mettent au diapason..

TB12 est éternel

La saison régulière sera une formalité, avec une qualification pour les phases finales acquises sans trop de soucis. Les playoffs semblent être la marche de trop pour papy Tom. Mais, après un premier tour sans pression ou presque contre une équipe de Washington qui, soyons honnêtes, n’avait pas grand-chose à faire ici, les choses sérieuses commencent. Face aux Buccaneers, deux équipes emmenées par des quarterbacks légendaires eux aussi. Tout d’abord, les Saints de Drew Brees vont être balayés sans discernement. Puis, les Packers du MVP Aaron Rodgers, grandissimes favoris à une place en finale, vont être eux-aussi dominés par les Bucs, malgré un match en demi-teinte de Brady. Tampa Bay est au Super Bowl, et si des doutes subsistent sur TB12, lui est déjà en train de faire de la place sur son armoire à trophée pour une nouvelle bague.

Sans rentrer dans les détails, le Super Bowl est un carnage. Si la victoire de Tampa Bay est en grande partie due à une défense stratosphérique, Tom Brady a livré une prestation monumentale. 21/26 à la passe, 201 yards, 3 touchdowns. Des chiffres loin d’être mirobolants, mais l’impression de facilité dégagée est, elle, hors du commun. Tom Brady a 43 ans. Un sportif professionnel évoluant à un tel niveau, à cet âge, dans un sport aussi exigeant physiquement que le football américain, c’est du jamais vu. Oui, son style de jeu le rend moins sujet aux blessures, car il va moins au contact des défenseurs, joue plus sur la passe courte et moins risquée, n’utilise que très peu ses jambes pour courir. Mais, au final, quels reproches peuvent être faits à Tom Brady ? Absolument aucun. Car, parmi tous les quarterbacks plus spectaculaires, excitants, impressionnants que lui, combien peuvent dire « j’ai gagné plus que Tom Brady » ? Personne. C’est simple : Tom Brady vient de remporter son 7e titre de champion. Le deuxième au classement est, avec 5 bagues, Charles Haley, un linebacker, certes très talentueux, mais qui avait aussi eu la chance d’être, entre San Francisco et Dallas, aux bons endroits et aux bons moments dans les années 80-90. Brady, lui, est le leader de son équipe lors de chacun de ses 7 titres, glanant au passage son 5e trophée de MVP du Super Bowl. 7 Super Bowl remportés, c’est plus à lui tout seul que 18 des 32 équipes réunies. C’est plus, aussi, que les deux franchises ayant gagné le plus de finales, les Patriots et les Steelers, 6 chacun.


Pour Tom Brady, la soif de victoire est encore grande, et il a d’ores-et-déjà laissé entendre qu’il serait de retour la saison prochaine pour défendre son titre. Il n’est pas question pour ce mort de faim de laisser une seule miette à ses adversaires. Pour rajouter des pages à sa légende, celle d’un jeune homme peu athlétique, et dont personne ne voulait, et qui a décidé de devenir le plus grand joueur de tous les temps.


Elioth Salmon

Comments


bottom of page