Le Top 7 2020 : #4 Rafa est magique à Paris
- LA FINE EQUIPE
- 28 déc. 2020
- 2 min de lecture
Le treizième sacre à Roland-Garros de Rafael Nadal glané au terme d’une finale toute en démonstration vient magnifier une année complexe et contrastée pour le champion espagnol.
Il a fait tant de massacres sur la terre parisienne que la prouesse est presque devenue banale. Rafael Nadal qui triomphe à Roland-Garros, que ce soit en mai ou en automne comme cette année, ça a tout d’un marronnier. Sauf qu’un bonhomme qui gagne treize fois le même tournoi du Grand Chelem, qui domine depuis quinze ans le tennis sur terre battue comme personne ne l’avait fait avant et ne le fera après, c’est tout sauf une banalité.
A 34 ans, le Majorquin est bousculé au printemps par la situation sanitaire puis par un pied en souffrance.Il passe de très longs mois à douter et à se demander si tout cela en valait la peine. Sa quinzaine à Roland est un authentique exploit.
La saison des doutes
2020 fut un chemin tortueux pour Rafa. Le mal a rongé le corps et l’esprit du champion. Sur le terrain, il y eut d’abord cette défaite en quatre sets face à Dominic Thiem en quarts de finale de l’Open d’Australie. Pour un rien, trois petits tie-breaks perdus. Ce fut tout de même une première éraflure. Arrive alors la pandémie et l’arrêt complet du circuit, l’étrangeté d’une situation qu’on ne maîtrise plus. Et comme les mauvaises nouvelles volent en escadrille, pour Nadal, un mal de pied vieux de quinze ans qui rejaillit soudain de nulle part.
Mais comme toujours, le guerrier des Baléares va se relever. En deux temps. D’abord, à la mi-septembre, où son retour à la compétition à Rome, après plus de six mois hors circuit, est mitigé. Sa défaite en quarts de finale du Masters 1000 italien face à Diego Schwartzman ouvre une brèche dans la cuirasse du soldat Nadal. L'extraterrestre de la terre redevient terrien. Et le champion espagnol arrive à Paris avec des certitudes minuscules. Seulement, ici c’est Paris, ici c’est sa terre.
Quinzaine enchantée
Et Nadal va traverser le Grand Chelem parisien en seigneur. Jour après jour, il chasse les flottements. Jusqu’à cette finale en apothéose face au numéro 1 mondial, Novak Djokovic, qu’il écrabouille (6-0, 6-2, 7-5). Le tout en indoor, toit fermé, terminant la quinzaine sans perdre le moindre set. Plus incroyable encore, au matin du match, Nadal sait qu’il ne peut pas perdre. Il le confie à son staff avant d’entrer sur le court.
“Quand on vient nous signifier, avant le match, que la finale se jouera en indoor, on se demande un peu comment on va annoncer cela à Rafa, explique Carlos Moya, son coach. A quinze minutes du match, Francisco Roig (son co-entraîneur) le lui dit. Et là, la réponse de Rafa a été : “Ca m’est égal, ça ne change rien, je vais gagner ce match”. Jamais Rafa ne m’avait dit une chose pareille avant un match ! Il savait qu’il ne faillirait pas. Nadal est une personne tellement humble. Ce n’était pas de l’arrogance, c’était une sensation de confiance, de sécurité”. Celle qui ne l’a pas souvent habitée en 2020 mais qui l’a retrouvée, comme par magie, chez lui, à Paris.
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