PSG : Le droit de rêver

Le PSG est en demi-finale de Ligue des Champions. Voici une phrase que les moins de 25 ans, dont je fais parti, n’avait jamais entendu avant ce mercredi 12 août 2020. Une phrase qui, jusqu’à la 90e minute du match face à l’Atalanta n’était que douce illusion. Menés depuis la 27e minute et un magnifique but de Pasalic, on voyait mal les parisiens retourner la situation. Mais il y a des soirs comme ça où l’irréel prend le dessus. Face à une Atalanta pourtant pas au sommet de sa forme, le club de la capitale a eu toutes les peines du monde. Mbappé sur le banc, Di Maria et Verratti  absent, on le savait mais, hier, les absents n’ont pas eu tort  tant leur remplaçants ont peu brillé. Au milieu de cette équipe, un homme a rayonné. Au four, au moulin, n’importe où, Neymar a trop longtemps été seul. A la construction, à la passe, à la création d’occasion, devant le but, il était chargé de tout faire et malgré son immense talent ça ne suffisait pas. C’est sûrement ce manque de lucidité, dû à ses nombreux efforts répétés, qui l’a fait rater ces grosses occasions. Mais comment lui en vouloir tant ses partenaires d’attaques ont été fantomatiques ? Alignés ensemble sur le front de l’attaque, Sarabia et Icardi, ont livré deux piètres performances, inquiétantes pour le reste de la compétition si le club veut voir plus haut. 

Et puis la lumière est venue. Elle est venue d’un gamin de 21 ans, qui, par sa vitesse, son sens du jeu, son agilité, bref son talent, a su faire, en quelques accélérations, tout ce que le duo d’attaque du soir n’avait pas réussi. Kylian Mbappé, va vivre sa seconde demi-finale de LDC à seulement 21 ans. Malgré sa blessure, c’est lui qui a su faire la différence et ainsi permettre à Neymar de pouvoir jouer avec un vrai coéquipier, à sa hauteur. Mais toute cette joie n’aurait pas été rendue possible si Eric-Maxim Choupo Moting n’avait pas, lui aussi, changé le cours du match. Lui qui n’était même pas inscrit sur la liste des joueurs en janvier dernier a permis à son club de vivre une fin de match exceptionnelle. Jamais un mot plus haut que l’autre, Choupo Moting, le héros d’un soir, adoré par les supporters pour son travail ainsi que sa détermination malgré quelques approximations, a délivré des milliers de parisiens qui n’y croyaient plus. On pensait ce club maudit, la blessure de Navas en cours de match en attestait encore une fois. Mais cette fois-ci la réussite à changé de camp. C’est d’abord sur son centre adressé à Neymar qui a remisé sur Marquinhos que le camerounais apportait sa pierre à l’édifice. 149 secondes plus tard et après une magnifique passe de Neymar pour Mbappé, «Choupo» se trouvait à la réception du centre à ras de terre, entre les deux défenseurs de Bergame, pour mettre ce ballon au fond des filets. La délivrance. Même si l’ambiance et le huis-clos nous laissent un fort goût d’amertume, ce but là, a fait sauter de son canapé bon nombre de français. Les soirées de Ligue des Champions sont toujours spéciales, celle-ci n’a pas dérogé à la règle, bien au contraire. 

L’histoire retiendra que Eric-Maxim Choupo Moting a qualifié le Paris Saint Germain, le jour de ses 50 ans, pour une demi-finale, que le peuple parisien attendait depuis si longtemps. Un vrai palier est franchi, ce pour la première fois depuis l’arrivée des Qataris, et l’on espère que ce match servira mentalement à des joueurs qui en avaient besoin. Le signe indien brisé, il reste maintenant 2 matchs aux joueurs de Thomas Tuchel pour atteindre le but ultime, à savoir, remporter cette Champions League. Leipzig ou l’Atletico seront au menu et sans vouloir faire offense à ces deux clubs, Paris, avec son effectif qui sera sûrement de nouveau au complet, se doit de battre une des ces équipes là. L’occasion de remporter la plus prestigieuse des compétitions est tangible. Reste à savoir si ce PSG, pas flamboyant hier soir mais avec une grosse force de caractère, symbole des équipes qui gagnent, arrivera à se sublimer.

Yohan Lemaire