PSG-CITY : SI PROCHE MAIS POURTANT SI LOIN
- LA FINE EQUIPE
- 29 avr. 2021
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Une première période niveau demi-finales de Ligue des Champions, une seconde niveau demi-portion. Les Parisiens se sont pris les pieds dans le tapis et se sont inclinés 1-2 face à des Citizens appliqués et motivés. Comment expliquer cette déroute ? Limite physique ? Limite tactique ? Coaching perdant ? Décryptage.
Qu’est-ce qui est le plus insupportable ? Écouter Jérôme Rothen conseiller les joueurs du PSG sur chaque action “Aaah mais il aurait dû tirer là” ? Ou observer un PSG, solide pendant 45min, se liquéfier pendant les 45 suivantes. Malheureusement mercredi soir, au Parc des Princes, il a fallu supporter les deux.
Les Parisiens avaient bien entamé la rencontre, avec une intensité de tous les instants, une domination nette au milieu de terrain et une justesse technique impressionnante. Tous les joueurs étaient concernés, les ballons circulaient proprement. Le tout récompensé d’un but du capitaine courage Marquinhos, l’homme qui répond présent dès que Paris a besoin de lui. Puis la seconde mi-temps a commencé et tout a basculé.
Une débâcle collective
Le Manchester City de la première mi-temps n’avait rien de bien impressionnant. Les hommes de Guardiola se sont montrés timides et peu dangereux. En revanche, le passage au vestiaire leur a fait du bien. Les Skyblues ont montré un tout autre visage pendant le deuxième acte. Ils ont monopolisé le ballon, et repris le dessus sur le milieu de terrain. Les Parisiens ont reculé, plié, jusqu’à craquer. Sur un centre anodin, la défense parisienne ne se parle pas et le ballon termine dans le but. Navas et ses centraux, pourtant irréprochables jusqu’alors, peuvent s’en vouloir. A ce niveau, les erreurs se payent cash… Et ce ne sera pas la dernière de la soirée. 71eme minute, un Idrissa Gueye complètement cramé physiquement commet une faute dans les 20 mètres. Coup franc pour Riyad Mahrez. But. Le ballon est passé par un trou de souris dans le mur… Le cauchemar continue, et ne s’arrête pas tout de suite. A la 77e, Gueye surgit et se sert de la cheville de Gundogan comme d’un paillasson. Rouge, logique.
Paris n’a pas su s’en relever, incapable de réagir, les Parisiens ont paru très empruntés physiquement. Etonnamment, le coach Pochettino a attendu la 80e pour opérer des changements. Pourtant, il paraissait clair que Bakker a souffert tout le match dans son couloir, que les milieux ont beaucoup donné en première période et n’avaient plus de jus. Enfin, devant la solution (et le ballon) ne sont jamais arrivés et les deux stars n’ont pas su jouer le rôle de relais pour remonter le bloc et soulager leurs milieux à bout de souffle. Un Moïse Kean aurait, sans doute, apporter du sang neuf. Il est facile de refaire le match après coup, mais les choix de Pochettino restent tout de même surprenants dans un contexte si important. L’explication est peut-être donc mentale. Bousculés, les joueurs et le coach avaient l’air dépassés par les événements, bégayant leur football et ne trouvant jamais de second souffle. Pour autant, le score final n’est “que” de 1-2. Le score n’est pas insurmontable et les deux buts encaissés sont avant tout des erreurs. Même s’il a dominé la seconde période, City n’a pas su faire le break et achever un PSG à genoux.
Des défaillances individuelles
Si l’on zoom sur le naufrage collectif, on remarque quelques individualités qui sont passées à côté de leur match. Commençons par Mitchell Bakker, le titulaire surprise au poste de latéral gauche. Du haut de ses 20 ans, le Néerlandais a tout simplement pris l’eau. Pas à la hauteur face à Mahrez qui a rendu une très belle copie avec trois dribbles réussis sur trois, un but et un retour défensif salvateur face à Neymar en première période.
Au milieu, c’est le jour et la nuit. Paredes et Gueye ont livré une première période de haut vol avant de sombrer en seconde. La faute à une intensité difficile à maintenir pendant 90 minutes. Gueye provoque la faute qui amène le but du 1-2 et prend un rouge sur une faute grossière. Même chose pour Paredes, qui a perdu sa lucidité après l’égalisation mancunienne.
Devant, Neymar a fait ce qu’il a pu, mais a tout raté. Quand la tension monte sur le terrain, il tombe dans tous les pièges. Il se perd dans des dribbles inutiles, porte trop le ballon et cherche à faire la différence tout seul. A croire qu’il ne retient pas les leçons. On veut revoir le Neymar des quarts de finale !
Kylian Mbappé, l'autre star du PSG, s’est foiré comme son copain brésilien. Le PSG n’a tiré qu’une seule fois au but en seconde période, c’est triste, et ce n’est pas Kylian qui a frappé. 0 tir pour la bombe de Bondy, une première pour lui dans sa carrière en LDC, c’est dire à quel point il a été muet. Un match frustrant, qu’il a traversé comme un fantôme dans le deuxième acte. Il gâche d’ailleurs une énorme occasion en première période, quand il rate son contrôle en recevant un ballon aérien de Verratti. On n’est pas content. Et quand on n’est pas content, Kylian répond “triplé” et c’est ce dont Paris va avoir besoin pour accrocher la finale.
A mon sens c'est surtout City qui a bégayé son football en n'osant pas jouer en bloc haut sur leurs phases sans ballon. Au retour des vestiaires, ils ont su mettre en place ce jeu de position qui a bien gêné les Parisiens. C'est donc à mon sens surtout une défaillance stratégique qu'un problème physique.