NBA : Les tops/flops de la rédac’ épisode 3
- LA FINE EQUIPE
- 24 avr. 2020
- 8 min de lecture
Troisième et dernier épisode de nos tops et flops de la saison 2019-2020 outre Atlantique. Dernière occasion de donner les bons, et mauvais points de cette exercice qui restera forcément dans les mémoires. Alors qui a réussi sa saison ? Qui, au contraire, n’a pas brillé ? La réponse ci-dessous.
Yohan Lemaire
TOP :
Les Lakers de Los Angeles :
Qui aurait cru qu’on retrouverait cette saison les Lakers dans la section “Top”? Alors oui, le recrutement d’Anthony Davis aide forcément à faire fonctionner une équipe, mais l’année dernière, même avec Lebron, l’équipe n’était pas en playoffs à l’Ouest, pour la sixième année consécutive. Triste record du côté de la Californie. Et une première pour le King depuis 2005. En plus de l’arrivée de “AD”, Dwight Howard a accosté sur la côte californienne, vous combinez cela à la venue du tout récent bagué, Danny Green, ou encore Avery Bradley et vous obtenez d’excellents role-players. Le moins que l’on puisse dire c’est que la mayonnaise a plutôt bien pris du côté de Los Angeles. Les angelinos ont tout simplement le deuxième meilleur bilan de la Ligue derrières les intouchables Bucks. Une saison tout simplement parfaite qui annonçait des mois de mai et juin prometteurs. Foutu pangolin ! Il est vrai que cet arrêt prématuré de la NBA coupe les Lakers dans leur élan. Un vrai rythme a été trouvé par les joueurs de Franck Vogel. La victoire face au Clippers, début mars, dans un match qui puait les playoffs, a montré la réelle aptitude de cette équipe et ça fait saliver. Avec un Lebron en mode distributeur de caviars (10 passes en moyenne), un AD en mode destructeur (2 contres et demi par match) et une défense de fer (la 3e de la Ligue) le jeu des Lakers était très agréable à regarder. Malheureusement, impossible de parler des Lakers sans parler de la mort de Kobe, icône de la franchise. Le monde du basket rêvait de voir Lebron soulever le trophée en hommage au Black Mamba. Il devra patienter. En attendant, le King et ses compères ont “manqué”, si la saison ne reprend pas, une belle occasion. Avec beaucoup de fins de contrat, on ne sait pas à quoi ressemblera le 5 la saison prochaine. Dans une Ligue qui s’étoffe de saison en saison, la chance des Lakers est peut-être passée.
Flop :
Les Brooklyn Nets :
Kyrie et KD. Boum ! Les Nets ont frappé très fort durant la Free Agency 2019 faisant venir deux des meilleurs joueurs de la Ligue. Dans un collectif qui fonctionnait déjà très bien, on s’est dit que le meilleur était à venir. Malgré la blessure de l’ancien Warrior, Kyrie Irving était bel et bien présent après un départ de Boston où il n’était plus le bienvenu. Sauf que la machine s’est enrayée (what a surprise), vous avez dit coïncidence ? Pour défendre le meneur all-star, il n’a pas été épargné par les blessures et il a joué seulement 20 petits matchs. Toujours est-il que la meilleure équipe de New York (bisous aux fans des Knicks) est septième à l’Est et ne séduit pas dans le jeu. Malgré les excellents matchs de Spencer Dinwiddie dans la première moitié de saison, son rendement a baissé. Le collectif qui brillait tellement la saison dernière semble être une lueur aujourd’hui. Cette 7e place, Kenny Atkinson n’y a pas survécu et il s’est vu mettre à la porte par le board des Nets. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique et de multiples spéculations pointent Kyrie et KD comme responsables de ce départ. Après la Free Agency 2019, on attendait Brooklyn pour la saison 2020-2021 avec Durant remis de sa blessure. Mais les quelques prémices observées cette saison n‘ont pas montré beaucoup de signes positifs, même si le retour en force de Caris Levert semblait être une bonne chose. On demande maintenant à voir l’équipe au complet avec quel coach (that is the question), mais les stars des Nets seront scrutés aux moindres fait et geste, sur le parquet. Ils devront assumer leur statut et leurs prises de position (t’inquiète pas Kenny, tu auras des tas de propositions) pour essayer de faire des Nets un véritable outsider à l’Est. Au boulot !
Eliot POUDENSAN
TOP :
Memphis Grizzlies
Qui aurait imaginé que cette équipe de Memphis atteigne les playoffs ? Sûrement pas les experts basket en carton. En début de saison, avec les départs de Mike Conley et Marc Gasol (en janvier 2019), on imaginait la franchise du Tennessee s’installer confortablement dans les limbes de la conférence Ouest.
Oui, mais voilà, quand un Rookie n’est pas là, les autres dansent. Ja Morant a volé la vedette à Zion Williamson. Les Pelicans de la Nouvelle-Orléans comptaient sur le 1er choix de la draft 2019 pour accéder aux playoffs. Le colosse, blessé pendant tout le début de saison régulière, n’a joué que 19 matchs. Alors que le jeune Ja Morant a eu 58 matchs pour faire exploser son talent. Il représente un candidat plus que crédible, si ce n’est le favori pour le titre de Rookie de l’année. 17,6 points de moyenne - 7 passes - 3,5 rebonds en 29,9min de moyenne par matchs, pas mal pour une première. Le natif de Caroline du Sud et ses coéquipiers ont doublé les Pels, Blazers et les Kings dans la course aux phases finales.
Autour du franchise player en puissance, le vétéran Jonas Valanciunas est une valeur sûre dans la raquette. Dillon Brooks et Jaren Jackson Jr progressent. Globalement, toute la jeunesse de Memphis se tire vers le haut. Le coach novice Taylor Jenkins a su révéler le meilleur de son groupe pour obtenir un bilan de 32 victoires pour 33 défaites. Avec notamment un mois de janvier très solide, et un bilan passant de 13-22 à 24-24.
Plusieurs faits marquants ont ponctués la saison de la franchise de la ville d’Elvis. Tout d’abord, le match référence face aux Lakers. Le 29 février, les jeunots se sont affirmés grâce à un Ja Morant insaisissable face au 1er de la conférence Ouest. Le deuxième, le retour de Mike Conley au FedexForum, mais en portant la tunique de l’Utah Jazz. Un vibrant hommage a été rendu au joueur qui fut, pendant plus de 10 ans, le visage du jeu « Grit and Grind » made in Memphis. Et comme un symbole, c’est le numéro 12 Ja Morant qui inscrivit le panier de la victoire dans les derniers instants.
Les Memphis Grizzlies ont donc su créer la surprise. La saison 2019-2020 devait être une période de reconstruction et de transition. Mais l’insolence du talent des jeunes Grizzlies s’est affirmée comme la belle surprise de la saison.
FLOP :
La retraite ratée de Vince Carter
Cette saison 2019-2020 devait être le chant du cygne du dunkeur fou Vince Carter. À 43 ans, le joueur des Atlanta Hawks devait parachever sa longue carrière en grande pompe. Malheureusement, le Coronavirus est venu contrer Vinsanity. Il est possible que son dernier match soit celui du 12 mars entre les Hawks et les Knicks. Après la rencontre, Air Canada craque en conférence de presse face à la menace de suspension de la saison. Il saisit qu’il vient peut-être de jouer son dernier match de basketball « Je suis reconnaissant de mon temps en NBA, et croyez le ou non, je suis ok à l’idée d’avoir quitté le parquet pour la dernière fois de ma carrière. C’est cool… J’ai adoré jouer. »
Vince Carter a marqué l’histoire de la Grande Ligue, passé par Memphis, le New Jersey, ou Phoenix, il restera tout de même LA légende des Toronto Raptors. Celui qui aura placé la franchise canadienne sur la carte. Maître du dunk dans sa jeunesse, il est devenu, en vieillissant, un mentor pour ses coéquipiers. Ses adieux auraient dû être grandioses. En espérant qu’Air Canada s’envolera très vite vers le Hall of Fame. Half men, half amazing, but fully legend.
Marco Gasparini
TOP :
Milwaukee Bucks :
Milwaukee arrive dans nos tops un peu tard non ? Après tout, on garde le meilleur pour la fin. Et pour parler de “meilleur” dans la ligue, les Bucks forment l’exemple parfait. Milwaukee, c’est un rouleau compresseur géant dans une ligue de petites machines. En gros, cela veut dire que Milwaukee écrase vraiment la concurrence autour de lui. Le bilan début mars était de 53 victoires pour seulement 12 défaites. Au-dessus de n’importe quelle équipe en saison régulière, la franchise peut se mordre les doigts jusqu’à novembre prochain avec la suspension de la compétition, tant elle était favorite pour rapporter le deuxième titre NBA de son histoire. Ce que les fans des Bucks attendent depuis 1971… Mais à l’époque il y avait un certain Kareem Abdul Jabbar, juste l’un des meilleurs joueurs que ce sport ait connu. Attendez, cela tombe bien, la franchise du Wisconsin possède le meilleur joueur de la planète, un certain “Greek Freak”, M. Giannis Antetokounmpo.
Le joueur monte en puissance à l’image de son équipe au fil des saisons. Déjà couronné du titre de MVP de la saison régulière l’an dernier, il était bien parti pour réitérer sa performance de 2018/2019, mais en mieux. L’an dernier, Milwaukee s’est heurté au mur canadien des Raptors en finale de conférence, mais cette année, il n’y avait que peu d’équipes pour barrer l’accès aux finales NBA pour les Bucks.
L’équipe s’est solidifiée autour de joueurs qui se complètent parfaitement (oui même Brook Lopez). Giannis réalise les tâches de tous les joueurs à lui seul, Khris Middleton est l’un des mecs les plus sous-côtés de la ligue, le reste forme les maillons d’une chaîne qui serait incassable.
Ce qui manquait à ces gars-là l’an passé, c’était un peu de capacité à être clutch au bon moment. Sauf que cette année, Antetokounmpo s’est décidé à lui aussi, mettre des buzzer beaters, comme lors de cette soirée contre le Heat. Khris Middleton s’y connait pas mal aussi sur le sujet des victoires à la dernière seconde.
Au final, cet arrêt de la saison peut rester en travers de la gorge de tous les fans de basket. On devra encore attendre avant de voir ce que valait réellement Milwaukee avec un statut d’ultime favori dans la période des playoffs qui ne laisse pas le droit à l’erreur.
Mais comme le dit la belle expression de nos chers anglophones : “Payback’s a bitch !”. Les Bucks auront à coeur de revenir plus fort la saison prochaine, et d’assouvir leur domination sur la ligue jusqu’au bout, comme ils n’ont pas pu le faire cette année.
FLOP :
Les Clippers :
Attention, sujet sensible en approche. Alors oui, les Clippers ne sont pas un flop de cette saison pour tout le monde. Ils sont tout de même 2ème de la conférence Ouest. Cependant, leur saison m’a laissé sur ma faim personnellement. Les Clippers sont forts, mais ce qui me fait les placer dans cette section aujourd’hui, c’est qu’ils ne sont pas aussi forts qu’ils devraient l’être.
Sérieusement, l’été dernier, Los Angeles récupère deux des 5 meilleurs joueurs de la NBA la saison passé avec Kawhi Leonard et Paul George. Ajoutez à cela les venues de Marcus Morris Sr, Reggie Jackson et Joakim Noah durant le dernier soir de la trade deadline. Plus la présence de base de Patrick Beverley, Lou Williams, Montrezl Harrell, ou encore Zubac et Shamet, et vous avez le plus bel effectif de NBA, sur la côte californienne.
Le problème est que cet effectif de “galactiques” ne semble pas convaincre. Ils sont forts, certes, mais laissent la terrible impression de choisir leurs matchs, ou même de ne pas maîtriser certains. Les Clippers tournent avec un bilan de 44 victoires et 20 défaites. C’est déjà beaucoup trop de défaites en 64 matchs, avec un effectif tel que celui-ci. En octobre, le grand jeu était de deviner qui finirait leader de la conférence ouest, sauf que les Clippers n’ont pas l’air de désirer cette place tant que ça. Peut-être qu’ils réservaient leurs forces pour les playoffs, mais on a vu plus valeureux comme favori au titre suprême.
De plus, l’affaire du load management excessif des stars n’a pas aidé à donner une bonne image à la nouvelle “super-franchise”. Au final, Kawhi et Paul n’ont que peu joué ensemble sur la saison régulière, une grosse déception pour les fans de basket. Sans oublier les frasques de Patrick Beverley sur le parquet et le leadership de Doc Rivers remis en cause tout au long de l’année. Les Clippers ont plus ressemblé à une mauvaise télé-réalité, qu’à une top équipe.
Il aurait été intéressant de voir ce qu’auraient pu faire les Clippers en playoffs, mais le coronavirus a eu raison de nos attentes. Ce qui est certain, c’est que malgré une saison qui me déçoit, j’ai d’ores et déjà hâte de revoir les Clippers. Car je suis sûr qu’ils nous réservent encore pleins de belles choses pour le futur, ou alors à nouveau des situations exaspérantes qui sait...
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