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Les Bleues face à leur destin

Dernière mise à jour : 30 déc. 2020


Championne d’Europe en titre, l’équipe de France de handball féminin va tenter de conserver son titre, du 3 au 20 décembre prochain, au Danemark. Malgré un championnat du monde raté (13e) l’an dernier, les joueuses d’Olivier Krumbholz figurent parmi les favorites.


Quand on parle de l’équipe de France de handball, les regards se tournent inévitablement vers les Experts. Vainqueurs de multiples mondiaux, Euros et Jeux Olympiques, les Bleus sont sans conteste la meilleure équipe de l’histoire. Mais, depuis leur victoire au championnat du monde en France, en 2017, on assiste à un fort déclin au niveau des résultats, notamment à cause d’un manque total de renouvellement de l’effectif.


Au contraire, depuis 2017, c’est le début de l’âge d’or de leurs homologues féminins. Depuis très longtemps, les Bleues avaient une image de perdantes magnifiques, avec 4 défaites en finale de grandes compétitions, contre une seule victoire, lors du championnat du monde, en 2003. Mais, depuis plusieurs années, le Poulidor du handball s’est transformé en machine à gagner.


L’avènement des Battantes


En 2013, Olivier Krumbholz, entraîneur de l’équipe de France depuis 1998, est remercié au profit d’Alain Portes, chargé de la reconstruction de l’équipe. Mais, durant plus de 2 ans, la cohabitation entre l’ancien international français et les Bleues sera loin d’être idyllique. Début 2016, après un nouvel échec au Mondial 2015 au Danemark (7e), les relations entre l’entraîneur et ses joueuses semblent avoir atteint un point de non-retour, si bien que les taulières de l’équipe demandent à la fédération la tête d’Alain Portes, qui est renvoyé le 26 janvier 2016.


A l’approche des Jeux Olympiques, c’est une mission commando qui se présente. Pour emmener l’équipe de France à Rio, la FFHB décide de rappeler Olivier Krumbholz comme pompier de service. Apprécié par les joueuses, et connaissant bien l’effectif, Krumbholz a 6 mois pour remettre l’équipe dans le droit chemin, et bien figurer aux Jeux. Et c’est une mission plus qu’accomplie. Au cours du tournoi, les Bleues impressionnent de par leur combativité et leur jeu collectif de grande qualité. Après avoir éliminé l’Espagne après prolongation en quarts, puis les Pays-Bas en demi-finale, lors d’un match complètement fou, au cours duquel elles n’inscrivent que 2 buts lors des 15 dernières minutes, mais sont sauvées par une performance stratosphérique de la gardienne remplaçante, Laura Glauser. Pour leur première finale, elles s’inclinent finalement contre la Russie, sans regrets. Les Bleues remportent la première médaille de leur histoire aux Jeux Olympiques, le sourire aux lèvres, image contrastant avec celle de l’équipe de France masculine, qui repart avec le même métal, mais le visage complètement fermé. C’est la naissance des Battantes.


Une domination de deux ans


C’est en Allemagne, en décembre 2017, lors du championnat du monde, que les Bleues vont enfin, 14 ans après, goûter au titre. Certes, l’entame de compétition est mauvaise, avec une défaite surprise lors du premier match contre la Slovénie. Mais les Françaises vont éliminer successivement la Hongrie, le Monténégro et la Suède pour atteindre une nouvelle finale. Elles y retrouvent la Norvège, la meilleure équipe de tous les temps. Championnes du monde et d’Europe en titre, les Norvégiennes ont atomisé les championnes olympiques russes de 17 buts en quarts. Mais à la surprise générale, les Bleues vont s’imposer dans un match serré du début à la fin. (23-21)


Leur statut est donc tout autre, l’année suivante, lorsque débute l’Euro en France. Et, une nouvelle fois, la compétition débute par une défaite, cette fois-ci contre leur bête noire, la Russie. Mais, de nouveau, les Bleues vont maîtriser leur compétition et se qualifier pour la finale, en battant, comme aux Jeux Olympiques, les Pays-Bas en demi-finale, mais pour le coup sans souci. Et, comme à Rio, elles retrouvent la Russie en finale. Bis repetita ? Pas cette fois. Les Françaises, déterminées à vaincre le signe indien, et portées par les 14 000 supporters en feu de l’AccorHotels Arena, vont battre les Russes (24-21). Devant leur public, les Bleues remportent leur premier Euro.


Objectif : garder leur titre


Aujourd’hui, l’équipe de France figure parmi les grandes nations présentes au championnat d’Europe qui se déroule au Danemark. Mais il est très compliqué de dégager un favori pour cette compétition, tant l’homogénéité actuelle du handball féminin, combinée avec l’incertitude liée à la situation sanitaire, rendent cet Euro difficile à pronostiquer. La Norvège, la Russie, le Danemark, les Pays-Bas, l’Espagne, la Hongrie ou la France : toutes ces équipes peuvent légitimement prétendre au titre continental, et d’autres nations pourraient jouer les invités surprise.


Olivier Krumbholz va pouvoir compter sur un groupe de qualité, et sur les nombreuses joueuses cadres de l’équipe championne du monde et d’Europe. Une seule absence est à déplorer, et elle est de taille. Allison Pineau, la demi-centre de Buducnost, au Monténégro, a été contrainte de déclarer forfait suite à une double fracture avec dislocation du nez, subie en Ligue des Champions contre Valcea, le 14 novembre dernier. La joueuse de 31 ans, meilleure joueuse du monde en 2009, va manquer la première compétition internationale de sa carrière depuis qu’elle a intégré les Bleues, à 18 ans, en 2007. Mais elle sera évidemment à fond derrière ses coéquipières, qui n’ont qu’un seul objectif : conserver leur titre. C’est tout ce qu’on leur souhaite !

Elioth Salmon


Effectif

Gardiennes : Cléopâtre Darleux (Brest), Laura Glauser (Györ, HON), Amandine Leynaud (Györ, HON)

Ailières gauches : Siraba Dembélé-Pavlovic (capitaine, Bucarest, ROU), Coralie Lassource (Brest), Chloé Valentini (Besançon)

Arrières Gauches : Orlane Kanor (Metz), Kalidiatou Niakaté (Brest), Estelle Nze Minko (Györ, HON)

Demi-Centres : Méline Nocandy (Metz), Grâce Zaadi Deuna (Rostov, RUS)

Arrières Droites : Aïssatou Kouyaté (Besançon), Alexandra Lacrabère (Fleury), Océane Sercien Ugolin (Krim, SLV)

Ailières Droites : Pauline Coatanea (Brest), Blandine Dancette (Nantes), Laura Flippes (Paris)

Pivots : Béatrice Edwige (Györ, HON), Pauletta Foppa (Brest), Astride N’Gouan (Metz)


Calendrier

Premier tour :

France – Monténégro, 4 décembre, 18h15

Slovénie – France, 6 décembre, 18h15

France – Danemark, 8 décembre, 20h30

Si les Bleues finissent dans les 3 premières sur 4, elles se qualifient pour le Tour principal.


Tour principal :

3 matches du 10 au 15 décembre

Si les Bleues finissent dans les 2 premières sur 6, elles se qualifient pour les demi-finales.


Demi-finales : le 18 décembre

Match pour la 3e place et finale : 20 décembre


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