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Le top 7 : #5 Le Bayern Munich et sa saison hors-norme, au-dessus de toute concurrence

Dernière mise à jour : 30 déc. 2020


Le FC Bayern Munich soulevant la LDC pour la 5ème fois/Wikimédia

L’année 2020 de football retiendra l’arrêt de toutes les compétitions au mois de mars, la modification des calendriers et la reprise dans des stades aux tribunes dépourvues de vie. Ce qu’il ne faut pas oublier en revanche, c’est l’année stratosphérique du Bayern Munich. En pleine crise en décembre, puis au sommet de l’Europe en août, voici la saison hollywoodienne de l’Ogre Bavarois.


“Fc Bayern, Deutscher Meister”, c’est le chant scandé par les supporters du FCB à la fin de chaque saison qui voit le club Munichois remporter la Bundesliga. Évidemment, au-delà d’une tradition, ce chant commence à devenir une habitude puisque Munich remporte le championnat depuis la saison 2012-2013. Malheureusement pour les supporters, cette habitude devient des plus ennuyantes au fil des ans. C’est bien beau de remporter le championnat chaque année et la coupe d’Allemagne de temps en temps, mais pour le cador européen que se veut être le Bayern Munich, il faut gagner la Ligue des Champions, tâche réalisée pour la dernière fois en 2013. Depuis, une humiliation contre Barcelone mettant fin partiellement à la carrière de Jérôme Boateng, deux échecs contre le Real Madrid, et un, contre son voisin de l’Atletico. Plus récemment, Munich a connu sa plus grosse désillusion en LDC l’an dernier contre Liverpool. Les Bavarois sont éliminés en huitièmes de finale, chose qui n’était plus arrivée depuis 11 ans. Ils remportent tout de même le championnat et la coupe d’Allemagne la même année, une simple formalité. Les Allemands entament donc la saison 2019-2020 avec Niko Kovac aux commandes. Le président Uli Hoeness a décidé de le maintenir au poste malgré la catastrophe en Ligue des Champions, la pression des supporters réclamant la venue de Erik Ten Hag, et ses nombreuses altercations dans les vestiaires avec ses joueurs.


Qui peut sauver Munich ?


La préparation de la saison commence copieusement mal pour les Bavarois. Début août, ils s’inclinent contre leur ennemi de toujours le Borussia Dortmund lors de la Supercoupe d’Allemagne. Du côté de l’effectif, Ribéry et Robben ne sont plus là, idem pour James et Hummels. Sur le marché des transferts, Munich s’active, récupère Benjamin Pavard, pour le faire jouer à droite… Lucas Hernandez, le latéral gauche champion du monde, pour le faire jouer défenseur central… Coutinho qui sort de sa pire saison individuelle pour lui donner les clés de l’équipe… Ivan Perisic pour remplacer le duo Robbery… Et Mickaël Cuisance pour ne pas le faire jouer évidemment.


La Bundesliga démarre en août, et Munich repart sur des bases encore plus catastrophiques que l’an dernier. Sur les 4 premières journées, le Bayern concède deux matchs nuls, perd Lucas Hernandez sur blessure pour deux mois mais également Niklas Süle. Le patron de la charnière est blessé pour toute la saison à cause d’une rupture des ligaments croisés… Alors que faire quand sa défense centrale entière est inapte à jouer ? On replace Pavard au centre ? On redescend Javi Martinez à son premier poste ? Non, à Munich, on recycle ! Après tout, on va faire confiance à la “Deutsche Qualität”. Jérôme Boateng retrouve un statut de titulaire après avoir pris une année et demie de congé sabbatique, vagabondant entre le banc des remplaçants et le coiffeur suite à ses disputes avec son coach dans le vestiaire l’an passé. David Alaba est placé à son tour, au centre, et le jeune ailier Alphonso Davies redescend de 50 mètres sur le terrain pour devenir latéral gauche. Cette équipe pleine d’ambition sous la tutelle du génie stratégique Niko Kovac, se déplace à Francfort début novembre, et… 5-1. Pour l’Eintracht bien sûr. C’en est de trop, le technicien Croate est viré le lendemain, alors que Munich n’est plus sur le podium. L’heure est à la recherche d’un nouvel entraîneur. Les Fans veulent toujours du Erik Ten Hag ou Massimiliano Allegri, mais Uli Hoeness se met dans la peau de Steve Jobs et son état d’esprit “Less is more”, et désigne Hansi Flick, qui était entraîneur adjoint, comme entraîneur principal. Les dents grincent chez les supporters, mais Flick est quand même l’adjoint de Joachim Löw lors de la victoire en Coupe du Monde en 2014. L’institution Bayern Munich ne le sait pas encore, mais c'est la meilleure décision prise par le club ces 10 dernières années.



Le gentil petit troll redevient un ogre


Les premiers résultats du Munich de Flick sont convaincants. Métamorphosés dans le jeu, ils s’imposent 3-2 à l’Olympiakos en LDC, et 4-0 lors du Klassiker contre Dortmund. Ce qu’il faut dire, c’est que jusque-là, le Bayern déroule d’une main de maître en phase de poules de Ligue des Champions. 10 buts en 2 matchs contre Tottenham, 9 buts en 2 matchs contre Belgrade, à vous de trouver lequel est un cador de la Premier League. Munich conclura même l’année invaincu en phase de poules, se qualifiant sans soucis pour les huitièmes de finale. Cependant, le Bayern termine l’année civile et la phase aller des matchs 4e au classement. Hansi Flick a remonté trois places en un mois, après avoir touché les bas-fonds de la 7e position sous les ordres de Kovac. Autres bonnes nouvelles, Lewandowski est en feu depuis le début de saison, marquant plus de 50% des buts du club, c’est phénoménale. Aussi, Thomas Müller est à nouveau titulaire ! Lui aussi était une victime de l’humeur de Niko Kovac pendant plus d’une année. De plus, il ne cesse d’enchaîner les passes décisives pour son grand pote Polonais. Les Bavarois redevenus Ogres écrasent à nouveau la Bundesliga, enchaînant victoire sur victoire jusqu’à la 25ème journée et l’arrêt de la saison à cause de la crise sanitaire mondiale. Ils sont alors invaincus en championnat depuis la 14ème journée. Ils auront juste eu le temps d’infliger un 3-0 aux Blues de Chelsea avant l’arrêt de la LDC.

La Bundesliga reprend le 16 mai, deux mois que les Bavarois n’ont pas joué, sont-ils encore d’attaque à pulvériser leurs adversaires, ou était-ce juste une longue période de chance ?



Plus personne ne stoppe Le Bayern Munich


L’ogre Bavarois repart sur le même rythme du début d’année. Lewandowski plante buts sur buts, et Müller passes décisives sur passes décisives. Ils terminent champions d’Allemagne en juin sans avoir perdu de match depuis décembre. En 34 rencontres, 34 buts pour Robert Lewandowski et 21 passes décisives pour Thomas Müller. Ils finissent meilleurs buteurs et passeurs de la Bundesliga. Dans la foulée, Munich se défait du Bayer Leverkusen en finale de la DFB Pokal sur le score de 4-2. Le contrat habituel est rempli, il ne reste plus qu’à rapporter la LDC à la maison, mais le chemin est encore long.

Le 8 août, Munich achève le travail commencé 5 mois auparavant contre Chelsea. 4-1 à Stamford Bridge et les Bavarois deviennent les favoris de la compétition après l’élimination prématurée de Liverpool. Quarts de finale, le FC Barcelone est sur le chemin des Allemands. Eh bien, ils ont fait une rapide sortie de route. 8-2 pour Munich. Leur jeu est infaillible, Kimmich et Thiago survolent leurs opposants, tandis que Lewandowski et Gnabry sont dévastateurs devant le but. Après ce succès historique, Munich se dirige vers Lyon en demi-finale. Le Bayern ne flanche pas et s’impose 3-0 sur une nouvelle démonstration de Serge Gnabry. Ils retrouvent la finale de la Ligue des Champions après 4 défaites en demi-finales lors des 6 dernières années. Le Paris Saint-Germain est leur dernier obstacle. Au terme d’un match où les deux équipes voient l’occasion de marquer à plusieurs reprises, Kingsley Coman en sauveur, enterre les espoirs Parisiens d’une tête croisée trompant Keylor Navas. Manuel Neuer retrouve son niveau de 2014 lors des derniers matchs de la compétition. Sa performance en finale empêche certainement de voir le PSG repartir avec sa première LDC. Munich remporte sa 5ème Ligue des Champions en gagnant tous ses matchs. Lewandowski est encore meilleur buteur avec 15 réalisations. Munich a fait le troisième triplé championnat-coupe-LDC de la décennie après l’Inter Milan en 2010, et le FC Barcelone en 2015.



Le Bayern Munich réalise la saison parfaite, après avoir connu une énorme crise quelques mois avant son premier sacre de l’année. Robert Lewandowski marque 59 buts en 53 matchs et aurait dû repartir avec le Ballon d’or, mais France Football a préféré l’annuler pour ne pas voir quelqu’un d’autre que Messi ou Ronaldo repartir avec le trophée. La saison 2019/2020 du FCB a commencé au fond du gouffre, pour conclure en apothéose au sommet de la montagne. L’année du Bayern Munich est définitivement l’une des plus belles histoires du sport en 2020.


Marco Gasparini

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