Le plus beau 0-0 de l’histoire du football
- LA FINE EQUIPE
- 7 avr. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 avr. 2020
Qu’ils sont loin les bons vieux 0-0 de Ligue 1 entre Amiens et Toulouse ou encore Dijon et Metz. Ça vous manque ? Pas de soucis, on a ce qu’il vous faut. On est au début du nouveau siècle, plus précisément à Amsterdam. Les Pays-bas, co-organisateur de l’Euro, accueillent l’Italie en demi-finale. Le reste appartient à l’histoire.

Vous l’aurez compris ce n’est pas un banal 0-0 d’un samedi soir de novembre en Ligue 1 dont nous allons vous parler. Ce 0-0 là est magnifique tant par son niveau de jeu que son dénouement. Cet Euro avait déjà eu bon nombre de surprises. L’Allemagne, dernier vainqueur, ne sortait pas des poules, tout comme l’Angleterre et la Belgique pourtant pays co-organisateurs. Le tableau était plus ouvert pour certaines équipes. Les demi-finales voyaient s’affronter la France au Portugal ainsi que l’Italie au Pays-Bas. L’Italie possédait une équipe exceptionnelle. Maldini, Nesta, Zambrotta, Inzaghi, Totti ou encore Del Piero. Une génération dorée dont tout sélectionneur rêverait. Seule petite ombre au tableau, Buffon se blesse avant le début de la compétition. Il est remplacé par Francesco Toldo. Souvenez-vous de ce nom. Les Pays-bas, quant à eux, sont emmenés par les Van der Sar, Bergkamp, Seedorf, les frères De Boer ou autre Kluivert. Juste avant cette confrontation, les néerlandais avaient collé un set de tennis (6-1) aux Yougoslaves, et faisaient figure de favori malgré le bon parcours jusqu’ici de la Squadra Azzura.
Une histoire de pénalty et de poteaux
L’heure du choc. Après la victoire de la France face au Portugal, les bleus attendent de connaître leur adversaire. Dans une Amsterdam Arena toute d'orange vêtue, Bergkamp, sur l’un de ses premiers ballons, expédie son tir sur le poteau du Toldo, qui était resté les pieds collés dans le béton. L’Italie souffre, et sa souffrance va s’accentuer puisque Zambrotta est expulsé après avoir reçu son deuxième carton jaune juste après la demi-heure de jeu. On se dit alors que ça risque d’être très compliqué pour la bande de Nesta. A peine le temps de respirer que les Néerlandais obtiennent un pénalty. De Boer s’en charge mais Toldo l’arrête ! Le début d’un match de légende pour le portier nerazzurri. Mais à 10 contre 11, ses coéquipiers continuent de souffrir le martyre. Puis rebelote, nouveau penalty obtenu par les Oranges. Cette fois changement de tireur, c’est Kluivert qui s’y colle. Toldo est pris à contre-pied. Sauf que le ballon rebondit sur le poteau à nouveau. Ce soir-là, les montants avaient choisi leur coté. On en reste à 0-0. On se demande bien comment l’Italie va pouvoir tenir. Sauf que le match s’équilibre. En face, le sélectionneur de l’Italie, Dino Zoff, décide de faire entrer en jeu Delvecchio puis Totti, preuve qu’il ne ferme pas le jeu. Le chrono tourne, les Néerlandais sont de moins en moins dangereux, au contraire des hommes en bleu qui, par deux fois, ne passent pas loin du hold-up.
Place à la prolongation. Elle sera de moins bonne facture que les 90 minutes précédentes, les crampes et imprécisions prenant le pas. 0-0 à la fin de ces 120 minutes de plaisir total pour tous les fans de football. On se dit que les dieux du football sont du côté de la Squadra Azzura et qu’il ne peut plus rien leur arriver.
Le show Toldo
Vient donc la fameuse séance des tirs au but. Une nouvelle fois après 1998 et la demi finale perdue face au Brésil à Marseille, les Pays-Bas vont jouer leur qualification à la loterie des tirs au but. Di Biagio marque et ça fait 1-0 pour les Italiens. De Boer contre Toldo épisode 2, avantage psychologique pour le gardien de la Fiorentina. Et même résultat ! Le portier italien repousse, pour la seconde fois du match, le tir du capitaine hollandais. Attention ça commence à ressembler au jour de grâce. 2-0 Italie grâce à Pessotto. Et puis les Néerlandais restent bloqués à 0. Stam ayant décidé de faire une Zaza de l’époque en catapultant le ballon tout en haut de la tribune de l’Arena. Et puis que dire du 5e tir de ces tirs au but. Un chef d’œuvre, une merveille, les mots me manquent. Totti, Francesco de son prénom, s’élance face à Edwin Van der Sar et nous gratifie d’une somptueuse panenka. Pour la petite anecdote, celui-ci avait prévenu ses coéquipiers qu’il allait réaliser cette panenka mais personne ne l’avait cru. Pourtant cela fait bien 3-0. Les Pays-Bas sont au bord du gouffre. Kluivert contre Toldo acte II pour repousser l’échéance. Cette fois-ci, l’attaquant ne se rate pas et force Maldini à marquer. Sauf que Van Der Sar n’est pas de cet avis et arrête le tir ! Cette séance était déjà immense, mais là, elle rentre dans une sphère surréaliste. C’est à ce moment là que Toldo a choisi d’arrêter son 3 penalty du match. Le 5e raté du côté des Pays-Bas. Vous avez dit malédiction ?
Le match ne pouvait que se finir d’une telle manière. Toldo héros de tout un pays et sortant l’un des plus beaux matchs de sa vie, si ce n’est le plus beau. Pour tous français cet Euro 2000 était magnifique, Wiltord et Trezeguet étaient, eux aussi, portés en héros. Mais cet Euro 2000 aura aussi accouché du plus beau 0-0 de l’histoire du football nous offrant une dramaturgie incroyable. Un souvenir qui hantera longtemps le peuple des «Oranjes» et comblera de bonheur la Squadra Azzura, malgré la défaite en finale face à nos Bleus.
Yohan LEMAIRE
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