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Le Lyon est mort, abattu par d’irréductibles Lillois

Ce dimanche soir, sur la pelouse du Groupama Stadium, Lille a renversé Lyon (3-2) après avoir été mené 2-0. Le LOSC reprend son fauteuil de leader, tandis que cette défaite élimine l’OL de la course au titre. Retour sur un match qui a, peut-être, fait basculer cette fin de saison.

Après les succès du PSG un jour plus tôt et de Monaco quelques heures avant cette rencontre, Lyonnais et Lillois ne devaient pas se rater dans cette folle course au titre. Les joueurs de Rudi Garcia, qui avaient parfaitement débuté ce choc, ont ensuite complètement craqué pour finalement s’incliner et dire adieu au titre. Pire, les Lyonnais disent peut-être au revoir à une qualification en Ligue des Champions puisque 4 points les séparent désormais de Monaco. Du côté des vainqueurs, la joie est immense et on commence à se dire que ce Lille-là possède une bonne tête de champion.

Lyon avait débuté fort avant de se faire crucifier

On a souvent loué les capacités défensives de Lille, mais ce dimanche, ce n’était pas la forteresse des 33 premières journées qui était sur la pelouse de Lyon. Un homme en a été la parfaite illustration : Domagoj Bradaric. Le latéral gauche croate a souffert tout au long des 45 premières minutes avant d’être remplacé par son coach à la mi-temps. Le premier but de l’OL vient de son côté, où il se fait déborder par l’inépuisable Maxence Caqueret, avant que José Fonte ne soit trop attentiste et voit Islam Slimani lui passer devant pour ouvrir le score d’une jolie frappe sous la barre. Un quart d’heure plus tard, c’est le portier du LOSC, Mike Maignan, pourtant irréprochable cette saison, qui commettait une erreur d’appréciation sur un coup franc frappé par Léo Dubois. L’international français et son défenseur Botman se percutent avant que Fonte ne dévie le ballon dans son propre but. On connaît trop cette équipe lyonnaise pour se dire que ce n’était pas terminé. Capable du meilleur, comme lors des 35-40 premières minutes de ce match, puis du pire jusqu’à la fin de la rencontre. Juste avant la pause, Burak Yilmaz expédie un missile de coup-franc et relance complètement les siens.

Le second acte sera fou. Encore plus après cette 60e minute quand Burak Yilmaz, encore lui, profite d’une horrible passe en retrait de Lucas Paqueta pour servir Jonathan David. 2-2 à l’heure de jeu et tout était à refaire pour les Lyonnais. La suite ? Les deux formations se lancent à corps perdus dans une bataille intense, où les maladresses prendront souvent le dessus, mais comment en vouloir aux 22 acteurs de la partie quand on voit la débauche d’énergie dont ils ont su faire preuve ? Le milieu du terrain ressemblait à un no man’s land quand Mike Maignan se rattrapait de sa boulette du premier acte en détournant du bout des doigts une frappe de Tiago Mendes qui semblait prendre la direction de la lucarne. Puis, sur un dégagement anodin et une déviation de l’entrant, Yusuf Yazici, Burak Yilmaz se retrouvait seul en profondeur. L’attaquant des Dogues alla défier Anthony Lopez et crucifia Lyon d’un piqué. La joie du roi Burak et des siens contrastait avec la désillusion des joueurs de Rudi Garcia, ko debout alors qu’ils avaient le match en main en première mi-temps.

Le roi Burak, Caqueret trop seul

Il est souvent difficile de ressortir un joueur du lot lorsqu’une équipe remonte un handicap de deux buts pour ensuite s’imposer. Pourtant, ce dimanche soir, un homme a symbolisé une équipe lilloise qui ne s’est jamais démobilisée. Il s’agit bien évidemment de Burak Yilmaz. L’une des meilleures recrues du mercato estival a démontré, une nouvelle fois, qu’il était un joueur qui savait faire la différence et qui répondait présent au moment opportun. Sa performance sur la pelouse du Groupama Stadium est digne des plus grands. C’est d’abord lui a permis au LOSC de ne revenir qu’avec un but d’écart à la pause, à la suite d’un coup franc aussi puissant que précis face auquel Anthony Lopes n’a rien pu faire. C’est ensuite lui qui a servi son compère d’attaque, Jonathan David, pour permettre aux Dogues de revenir à 2 partout. Et puis le Turc s’est mué en héros, s’il ne l’était pas déjà. Après une déviation de Yazici, l’attaquant de 35 ans, qui semble encore avoir ses jambes de 20 ans, a fait la différence à la course puis est venu battre le gardien portugais d’un subtil piqué qui mettait Lyon K.O. Au-delà de cela, Yilmaz a joué juste tout au long des 90 minutes. Il a su revenir chercher les ballons lorsque son équipe avait du mal à ressortir, a parfois joué dans le rôle du dynamiteur puis a enfilé sa couronne pour mettre Lyon à terre. Dans le jargon, on appelle ça une Masterclass.

En face, Maxence Caqueret a tout bien fait mais était trop seul. Le jeune milieu terrain de l’OL a d’abord été à la passe pour servir Islam Slimani et permettre à son équipe de frapper le premier. Dans l’entrejeu rhodanien, c’est lui le patron. Au bon souvenir de son exceptionnel Final 8 de Lisbonne, il a harcelé, pressé en faisant reculer les Lillois lorsque Lyon en avait besoin. En 80 minutes le natif de Vénissieux a parcouru plus de 10,50 kilomètres ! Caqueret a également récupéré 7 ballons et remporté 9 duels (le meilleur du match). Alors que Depay fut invisible, le milieu ne s’est jamais caché et a tout tenté mais ce fut insuffisant. Il était d’ailleurs particulièrement attristé après la fin du match "On n’a pas le droit de se faire revenir 3-2 comme ça, a pesté le jeune milieu de terrain. C'est un concurrent direct. C'est dommage ce soir... C'est frustrant. On sait qu'on avait les capacités à tenir ce score. Ce n'est pas normal."

Lille désormais favori pour le titre ?

À la 44e minute Christophe Galtier et ses hommes étaient provisoirement éjectés du podium alors même qu’ils étaient leader avant le début de cette 33e journée, preuve que le PSG, l’ASM, l’OL et donc Lille se tiennent dans un mouchoir de poche. Toujours est-il que 50 minutes plus tard, les Nordistes reprenaient ce qui leur appartenait, à savoir le fauteuil de leader. Pour la première fois de la saison, Christophe Galtier a osé évoquer le titre après la rencontre, alors qu’il ne l’avait pas fait après le succès face au PSG “Maintenant, le titre est un objectif. Il ne faut pas se cacher. Mais si on n’y arrive pas, cela ne sera pas la fin du monde”. La fin du monde peut-être pas. Une énorme déception sûrement tant les Lillois mettent tout en œuvre pour arracher ce titre. Désormais, Lille possède un point d’avance sur son dauphin parisien et deux sur les Monégasques. Dans la peau du chassé, Lille va-t-il réussir à tenir ? Il reste aux Dogues quatre matchs face à Nice, Lens, Saint-Étienne et Angers. Il faudra certainement un sans-faute pour s’adjuger le trophée au soir de la 38e journée car le PSG semble avoir trouvé son rythme de croisière quand Monaco revient comme une balle porté par un Ben Yedder eu feu. Lille a franchi une première grosse étape ce dimanche soir, leur permettant de faire le plein de confiance avant d’entamer ce sprint final. Mais attention, il reste 4 rencontres et autant de pièges à éviter. Toujours est-il qu’Yilmaz et ses coéquipiers ont leur destin entre leurs pieds. Pour Lyon, il faudra espérer une victoire face à Monaco dimanche prochain s’ils veulent entendre la musique de la Ligue des Champions résonner l’année prochaine dans leur Groupama Stadium.


Yohan LEMAIRE


 
 
 

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