Le derby, tout pourri, de Manchester
- LA FINE EQUIPE
- 13 déc. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 déc. 2020
Malheur au vaincu hier soir entre les deux clubs de Manchester. D’un côté City, qui réalise son pire début de saison depuis dix ans, de l’autre United, qui vient d’être éliminé de la Ligue des Champions. Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne. Spoiler : match nul 0-0, un match vraiment nul.

La promesse est grande au coup d’envoi. Paul Pogba est enfin aligné d’entrée avec Bruno Fernandes chez les Red Devils. L’artillerie lourde est de sortie chez les Sky Blues. Les deux équipes ont promis d’attaquer d’entrée. Sur le terrain, le spectacle est tout autre. La première mi-temps de Bruno Fernandes et celle de Kevin De Bruyne résument parfaitement ce match. 15 ballons perdu pour le Portugais, seulement 22 ballons touchés pour le Belge. Les deux meilleurs meneurs de jeu de Premier League passent à côté de leur match. De légers frissons durant les 45 premières minutes, mais vraiment très légers.
L’espoir demeure pour la seconde mi-temps. 5 minutes après le retour du vestiaire, Marcus Rashford obtient un penalty, le match est peut-être lancé. Il est finalement signalé hors-jeu. La seconde mi-temps aurait pu, ou aurait dû, s’arrêter là. Manchester United ne sort plus un ballon et se repose sur son capitaine Harry Maguire qui, pour rappel, a été acheté 90 millions d’euros pour dégager les ballons en touche. Paul Pogba enchaîne les glissades et Bruno Fernandes ne combine que trop peu avec Marcus Rashford. Du côté de City, on s’installe dans la moitié de terrain adverse, sans jamais trouver la faille. De Bruyne se réveille légèrement mais semble encore ensuqué. Seul Raheem Sterling se montre dangereux. Ce match manque terriblement d’intensité en attestent les deux seuls cartons jaunes du match. Seulement 2 tirs cadrés de part et d’autre. Il y a plus de rythme dans les matchs de gala de France 98.
Et le coaching dans tout ça ?
Beaucoup se plaignent du rythme effréné depuis le début de la saison. Pep Guardiola y réagit donc de la meilleure des façons, il ne fait qu’un seul changement. Ferran Torres remplace Riyad Mahrez à la 67eme minute pour venir embêter Luke Shaw. Son entrée est intéressante mais inefficace. Alors que tout le monde espère un changement de rythme, les métronomes Phil Foden et Bernardo Silva n’entreront même pas en jeu. Manchester City avait besoin d’accélérer son jeu. Tous les joueurs n’étaient que trop statiques, De Bruyne a plus souvent levé les bras que fait de passes clés. Il se sont heurtés à une défense de United qui, à défaut de bien relancer, à bien contenu les offensives des Citizens. Il est donc regrettable que le technicien espagnol se soit passé de son profond banc de touche tant il regorge de qualités offensives.
Pep Guardiola est considéré comme l’un des plus grands entraîneurs du XXIe siècle. Il est une source d’inspiration pour les jeunes tacticiens. Ole Gunnar Solskjaer a donc choisi de lui rendre hommage. Le Norvégien, lui aussi, n'effectue qu’un seul changement, comme son homologue. Anthony Martial remplace à la 71e minute le jeune Mason Greenwood. Oui oui il était bien titulaire. Là aussi, Manchester avait besoin de sang neuf en seconde période. Ils ont cessé de jouer et ont préféré résister. Si le banc de United est moins fourni que celui de City, ça fait mal de voir un Donny Van De Beek ne pas entrer en jeu. D’accord, il ne satisfait peut-être pas Ole Gunnar Solskjaer, mais un tel joueur n’a pas à moisir sur un banc de touche tout un match. Ce n’était certainement pas l’envie de gagner qui animait le coach mancunien, mais plutôt la peur de perdre, notamment sa place d’entraîneur. Pour une fois, heureusement qu’il n’y avait pas de public à Old Trafford, le théâtre des rêves.
Bastien LOUBET
Comments