La première partie de saison (réussie) du TFC

Après un démarrage très compliqué, le TFC, descendu la saison passée de Ligue 1, a réalisé une excellente première partie de saison. Après une nouvelle victoire lors de l’entame de la phase retour, contre Grenoble, qui était 3e avant la rencontre, on analyse cette mini-révolution tant au niveau du jeu que des résultats.

Soyons clair d’entrée de jeu. Le TFC se devait d’être à la position où il se situe actuellement. Les nouveaux dirigeants avaient fixé une ligne directrice très claire : une remontée en Ligue 1 dès cette année. Des équipes comme Lens se sont retrouvées engluer dans ce championnat plus relevé qu’on pourrait le croire sans parvenir à accéder à la Ligue 1 avant de nombreuses années. Alors, lorsque l’on a vu le début de saison du club de la ville Rose, on s’est dit que ce TFC-là était très loin de pouvoir jouer une accession en Ligue 1. Pourtant, après 20 journées, les Toulousains sont actuellement second du classement à deux points de Troyes, le leader. La victoire, 2-0, face à Grenoble, a repoussé leur adversaire direct à 4 points.

Un début de saison cauchemardesque…

Beaucoup de bouleversements ont eu lieu sur et en dehors du terrain lors de cette intersaison au TéFéCé. Entre l’arrivée de Redbird (fond d’investissement américain qui a racheté la plupart du capitale du club), du nouveau coach, Patrice Garande, le retrait du président Sadran, les nombreuses signatures mais également de nombreux départs, on savait que le début de saison risquait d’être compliqué. À ce point-là ? Non. Parce qu’après 5 journées, le TFC végétait dans les bas-fond du classement. Une défaite inaugurale face à Niort, un second revers consécutif au Stadium la semaine d’après et une humiliation subie à Grenoble, avec une défaite sur le score de 5 buts à 3. S'en suivent deux matchs nuls face à Sochaux et Clermont. Toujours est-il qu’après 5 journées, le TFC n’a toujours pas gagné.

…Qui prend fin face à Auxerre

La première victoire intervient lors de la réception d’Auxerre alors que les violets étaient menés jusqu’à la 70e minute. Une série de 5 matchs sans victoire depuis le début de saison mais surtout c’est la première victoire des toulousains depuis près d’un an !! Van Den boomen, Moreira et Healey permettent à Toulouse de lancer enfin sa saison. Après cela, les hommes de Patrice Garande font match nul face à Troyes à 10 contre 11 mais vont surtout chercher une excellente victoire, 1-0, sur la pelouse d’Ajaccio, là aussi à 10 contre 10, grâce à un but du tout jeune Janis Antiste. Après deux victoires face à Rodez et Amiens, le TFC retombe dans ses travers et subit une défaite 5-4 sur sa pelouse face à Valencienne dans un match fou.

Une série de 10 matchs sans défaites

Depuis cette défaite qui avait marqué les esprits, notamment en raison des errances défensives toulousaines, les coéquipiers du capitaine Ruben Gabrielsen restent sur 10 rencontres sans défaite. Une série invraisemblable lorsque l’on repense à la sombre période de quasiment 1 an sans victoire. Sur ces 10 matchs, 3 se sont conclus par un match nul et donc 7 par une victoire. Malgré une équipe qui prend pas mal de but, en atteste sa 11e position au classement des défenses, c’est l’attaque qui fait la différence cette saison au TFC, elle qui faisait défaut la saison passée. Les violets possèdent la 2e meilleure attaque juste derrière Auxerre, avec 39 buts inscrits en 20 rencontres. Surtout Toulouse, sur ces 3 derniers matchs, vient de battre deux concurrents direct à la montée (victoire face au Paris FC et Grenoble) auxquels il faut rajouter un match nul arraché face à Caen alors que les toulousains étaient menés 2 buts à 0.

Un recrutement qui fonctionne à merveille…

Le TFC de l’ère Sadran était caractérisé, en plus de ses piètres résultats, par un recrutement qui était, chaque saison, plus catastrophique que le précédent. Prouesse réalisée par Dominique Arribagé et consorts. Les supporters des violets doivent vivre un rêve éveillé cette année lorsque l’on s’aperçoit du rendement que fournissent les nouveaux joueurs du TFC. Commençons par le plus grand bouleversement. Il se situe au milieu de terrain. Dans son milieu à 3, Patrice Garande titularise à chaque rencontre Stijn Spierings, alias monsieur pénalty (5/5 depuis le début de la saison, ça doit changer de Leya Iseka) et Brecht Dejaegere, qui a déjà conquis tous les cœurs. Ces deux joueurs sont les nouveaux piliers du TFC de l’ère Redbird.

À côté d’eux Manu Koné ou Branco Van Den Boomen se partagent la place. Le néerlandais, affiche une technique au-dessus de la moyenne et est le nouveau monsieur coup de pied arrêté du TFC. Dans le 3-5-2 du technicien normand, les pistons se révèlent très importants. Là aussi le recrutement à visé juste. Deiver Machado est infatigable. Avec ses 3 poumons, l’équatorien ne compte pas les allers-retours et se révèle être un excellent centreur (ça doit changer d’Issiaga Sylla). Devant, Rhys Healey a débarqué dans la ville rose en provenance de la D3 anglaise. Un pari risqué mais qui se révèle gagnant puisque l’anglais a inscrit 8 buts depuis le début de la saisonL'anglais a même été élu joueur de Décembre ! La cellule de recrutement a effectué un excellent travail, phrase complètement inimaginable il y a quelques mois.

…Malgré une équipe très jeune

En 2003-2004, lorsque le TFC remonte de la Ligue 2 à la Ligue 1, l’équipe est composée d’un certain nombre de joueurs formés au club. 17 ans plus tard, les choses n’ont pas bougé. Le recrutement a été excellent, mais il ne faut pas oublier que si le TFC brille actuellement, il le doit également à son centre de formation. Amian, Diakité, Rouault, Sanna, Koné, Adli, Antiste et à un degré moindre Diarra,N’goumou et Sidibé sont tous dans le groupe chaque week-end et ont tous évolué dans les équipes de jeunes du Tef’. Certains sont désormais des cadres de cette équipe (Amian porte le brassard lorsque Gabrielsen est absent, Adli est titulaire indiscutable). Ce sont ces pitchouns qui insufflent ce vent de fraîcheur du côté du Stadium.

Beaucoup d’interrogations planaient autour du club lorsque l’on a vu les nombreux jeunes qui composaient cette équipe. La Ligue 2 est un championnat très exigeant et très rare sont les clubs qui remontent avec une équipe basée sur de très jeunes joueurs. Pourtant, les Pitchouns réussissent, pour l’instant, une excellente saison à l’image d’un Amine Adli, véritable sensation de cet exercice 2020-21 ou d’un Manu Koné qui, malgré le fait qu’il finisse la saison dans la Haute-Garonne, a signé au Borussia Monchengladbach, un top club européen.

Le TFC a réussi une partie du chemin. Mais la route vers la Ligue 1 est encore très longue et truffée d'embûches. Le mélange entre l’insouciance des jeunes pitchouns et l’expérience emmenée par les nouveaux joueurs fonctionne très bien et le TFC a enfin renoué avec ses supporters. Reste à savoir si cette équipe, qui va connaître de très gros matchs dans les prochaines semaines à venir, va réussir à supporter la pression et cette nouvelle étiquette de “gros” du championnat.

Yohan Lemaire