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La culture du numéro de maillot




CR7, MJ23, le numéro 10 de Platini ou encore le 33 de Larry Bird, tant de numéros de maillot légendaires qui symbolisent la carrière d’un sportif. Le numéro de maillot est un prolongement de l’image et de la personnalité d’un athlète. La culture du numéro est un élément indissociable des sports collectifs. Entre convention et signification, comment ces chiffres dans le dos ont-ils pris une telle importance sur la planète sport.


À l’origine, les numéros correspondent à un poste sur le terrain. Le rugby a d’ailleurs conservé cette convention, d’1 à 15, les joueurs portent leur maillot, anonyme, et le numéro indique leur rôle sur le terrain. Le football a conservé cette tradition, mais laisse plus de liberté aux joueurs, ils peuvent ainsi choisir n’importe quel chiffre. Mais des tendances s’observent : le 9 pour l’attaquant de pointe, le 7 et 11 pour les ailiers, le 10 pour le milieu offensif, le 6 pour le défensif, 4 et 5 pour la charnière et le 1 pour le gardien. Depuis la coupe du monde 1954, ces chiffres ne sont plus immuables, mais la plupart des joueurs respectent l’héritage de ces onze premiers numéros. En NBA, La Mecque de l’entertainment, les joueurs sont libres de choisir n’importe quel numéro allant de 0 à 99. Toutefois, la FIBA impose, en compétitions internationales, les numéros de 4 à 15. Au-delà de toutes ces conventions, le numéro floqué à l’arrière de la tunique d’un sportif fait partie de son identité. Dépassant le cadre arithmétique, les chiffres sont des symboles. Ils accompagnent l'athlète dans la victoire comme dans la défaite.





Plus que des numéros, des héritages.


Au football, le numéro 10 renvoie souvent au meilleur joueur d’une équipe. Le 10 de Messi, de Zidane et Platini en Equipe de France, des légendaires Pelé et Maradona, ou encore de l’élégant Del Piero. Le numéro 10 fait rêver le jeunes footballeurs pleins d’ambition. Ce chiffre 10 possède une telle aura qu’il en devient presque difficile à porter. On retrouve cette « malédiction du numéro » à Manchester United. Old Trafford, le mythique stade mancunien a toujours vu évoluer des numéros 7 de grand talent : Best, Cantona, Beckham, Ronaldo. Oui, mais voilà, depuis 2009 et le départ du prodige portugais, aucun successeur ne s’est montré digne : Owen, Depay, Di Maria, Sánchez. Tous se sont brûlés les ailes dans le Théâtre des Rêves.


En NBA, le numéro de maillot est encore plus sacralisé. Ce n’est pas par hasard que les franchises peuvent faire le choix de retirer le numéro des joueurs qui ont marqué leur histoire. Un numéro retiré entre dans la légende en même temps que son ambassadeur. Dans la Grande Ligue, il faut de larges épaules pour oser porter le mythique numéro 23 du GOAT, Michael Jordan. Qui a d’ailleurs son maillot retiré de la franchise de Chicago, mais aussi du Heat de Miami sans même y avoir joué. Les maillots de Shaquille O’Neal (34) et Clyde Drexler (22) ont été retirés des deux franchises où ils ont brillés. Ils s’affichent fièrement aux côtés des Kobe Bryant (8, 24), Magic Johnson (32), Moses Malone (24) et autre Hakeem Olajuwon (34). En 2019, notre Tony Parker national est le premier Français à voir son numéro de maillot retirer par une franchise NBA. Désormais, son numéro 9 repose, pour toujours, au plafond de l’AT&T Center de San Antonio. 


À noter quau football aussi, on retire des numéros de maillot. La pratique est bien moins répandue et médiatisée qu’en NBA. Pour autant, le 14 de Cruyff à l’Ajax, le 10 de Maradona à Naples, le 3 de Maldini au Milan AC, et même le 28 de Valbuena à l’OM, ont été retirés. 


Toujours plus d’excentricité


Sur la planète football, le championnat italien a observé des numéros de maillots toujours plus originaux. Depuis l'invraisemblable 1+8 d’Ivan Zamorano à l’Inter (car le 9 était sur les épaules de Ronaldo), les joueurs sont complètement désinhibés. Tout est bon pour se démarquer, certains doublent des chiffres : Manolas (44), Ronaldo au Milan AC (99). D’autres adoptent des numéros avec des significations plus ou moins recherchées : Justin Kluivert et son 34 en hommage Abdelhak Nouri, le 80 de Ronaldinho référence à son année de naissance. On retrouve quelques exemples ailleurs en Europe comme le 5 de Zizou au Réal (10/2=5), le 23 de Beckham à Madrid en hommage (encore un) à His Airness, ou encore le tendancieux numéro 69 de Lizarazu au Bayern, qui fait (soi disant) écho à sa taille d’un mètre soixante-neuf.

Sur les parquets outre-Atlantique, il n’y a aucune convention, chacun est libre d’opter pour un numéro qui l’accompagnera comme son ombre sur tous ses highlights. Et les explications sont toutes plus originales les unes que les autres. Voici une liste d’exemples non-exhaustive : 

Dwayne Wade #3 : En bon chrétien, le flamboyant arrière de Miami opte pour le 3 en référence à la Trinité du christianisme, « le Père, le Fils et le Saint-Esprit ».

Russel Westbrook & Gilbert Arenas #0 : Pour ces deux joueurs, le 0 est synonyme de motivation, en réponse aux détracteurs qui affirmaient, avant leur entrée en NBA, qu’ils joueraient 0 minute. Mr triple-double disait : « Vous portez le 0 quand vous avez traversé quelque chose et que vous cherchez à prendre un nouveau départ. Ça vous aide à vous motiver encore et encore. »

Denis Rodman #70 : Lorsque The Worm rejoint les Dallas Mavericks en 1999, il compte bien faire honneur à sa réputation de joueur le plus excentrique de la ligue. Il a la malicieuse intention de revêtir le numéro 69 pour des raisons évidentes (le prétexte de la taille ne fonctionne pas ici). L’ex-commissioner de la NBA, David Stern n’étant évidemment pas d’accord, Rodman se rabattra sur le 70.





POUDENSAN Eliot



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