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L’Atletico, loin d’être un leader par défaut

L’Atletico de Madrid est en tête de la Liga, devant le Réal et le Barça en perte de vitesse. Pour une fois, les Colchoneros gagnent en pratiquant un football offensif et agréable à regarder. Ils apparaissent comme favoris au titre.


C’est sans aucun doute l’un des grands évènements de cette saison en Liga. Et cela est dû avant tout à une évolution du style de jeu des Colchoneros. Qui aurait pu croire que Diego Simeone serait capable de changer de système après tant d'années ? Et bien le miracle s’est produit et le coach argentin, pourtant adepte obsessionnel de son immuable 4-4-2, a fait dernièrement évoluer sa disposition tactique en un 3-5-2 qui fonctionne à merveille. Même si ce dispositif n’est pas définitif, il offre à El Cholo une alternative efficace. Mais au-delà du système, c’est le changement de philosophie et de style qui est le plus frappant.


Oubliez les deux lignes de quatre repliées sur leurs 30 mètres et les longs ballons envoyés vers un Diego Costa esseulé devant. Aujourd’hui, l’Atletico veut la possession du ballon. Les Colchoneros montrent un visage plus offensif en pressant très haut et en jouant en une touche de balle. C’est efficace, agréable à regarder et cela n’affecte en rien la traditionnelle rigueur défensive chère à son coach. La preuve : en dix matchs de Championnat, l’équipe de Diego Simeone n’a encaissé que deux buts.


Felix et Suarez à la baguette


Le départ d’Antoine Griezmann au FC Barcelone à l’été 2019 ne laissait augurer rien de bon pour les Colchoneros. Sans son attaquant vedette, l’attaque de l’Atletico semblait bien pauvre. Alors, pour combler ce vide, les dirigeants avaient misé sur Joao Felix, la petite perle du football protugais. Après une première saison compliquée, au cours de laquelle il avait eu du mal à s’habituer aux méthodes de l’entraîneur (comme souvent quand on débarque dans l’effectif de Simeone) et n’avait offert que quelques fulgurances , cette saison semble être celle de la révélation pour le jeune attaquant. L’international portugais a les clés du camion et le conduit avec brio. Il a réussi à rendre sexy l'Atletico, bonjour l’exploit. Il apporte de la fluidité au jeu et commence à devenir décisif (8 buts cette saison, toutes compétitions confondues).


Si l’attaque des Colchoneros est si séduisante, c’est aussi en partie dû à Luis Suarez. Ce dernier et Joao Felix s’entendent à merveille et leur duo est très complémentaire. El Pistolero semble s’être refait une seconde santé du côté de Madrid, lui qui était hors de forme lors de ses derniers mois au Barça. Aucun doute sur le fait que Diego Simeone ait su trouver les mots justes pour rebooster son attaquant, en qui il a trouvé une personne aussi folle que lui (si cela est possible).

Les vases communicants


Pour que l’Atletico puisse s'afficher clairement comme le favori au titre de champion d’Espagne, il faut bien que le monstre à deux têtes ne soit pas en pleine possession de ses moyens. Et c’est le cas. Le Barça est empêtré dans une crise institutionnelle, économique et sportive et pointe déjà à 12 longueurs au classement. Le Real, lui, semble être en fin de cycle et est résolu à s’en remettre au talent de ses vieux tauliers (Benzema, Ramos, Kroos, Modric). Malgré cela, la Casa Blanca essuie des revers à domicile contre des adversaires jugés plus faibles.


Ce soir, les Colchoneros se déplacent chez leur voisin honni. En plus de s’affirmer comme la meilleure équipe de la ville en ce moment, une victoire contre le Réal leur garantirait 9 points d’avance sur les Merengues, tout en comptant encore un match de retard. De quoi commencer à rêver sérieusement du titre…


Hugo MARTIN


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