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Des Bleus héroïques s’inclinent en prolongation face à l’Angleterre

Alors qu’on lui prédisait un véritable enfer à Twickenham, le XV de France s’est incliné 22-19, au cours de la seconde prolongation, sur une pénalité. Plus que le résultat, la performance titanesque de ces très jeunes bleus est à retenir.



Ce n’était pas une «farce» d’Équipe de France qui a défié les vices champions du monde cette après-midi, en finale de l’Autumn Nations Cup. C’est la presse anglaise qui évoquait cette semaine la «farce» quand ils ont vu le groupe dévoilé par Fabien Galthié. Mal leur en a pris. Ce XV de France aurait mérité de repartir d’Outre Manche avec autre chose que cette défaite. Face à une pâle équipe anglaise, les Bleus ont fait preuve d’un énorme courage pendant 95 minutes. Ils auront tenu jusqu’à ce que Maro Itoje obtienne la fameuse pénalité alors que monsieur Brace avait crié « No ». Le numéro 4 anglais ne l’a pas écouté et il a bien fait pour le bien de son équipe. Arbitrage particulier, mais on n’est pas surpris, c’est souvent le cas en Angleterre. Les Tricolores n’auront pas eu besoin de l’arbitrage pour livrer une superbe performance alors que beaucoup d’entre eux disputaient leur première rencontre internationale. Récit d’un match fantastique.


Le match : la 79e minute qui fait basculer le match


C’est une équipe de France sans complexe qui s'est présentée ce dimanche à 15h en Angleterre, sûrement galvanisée par une presse anglaise qui parlait d’une «farce» après avoir vu la composition. Sauf que sur le terrain, c’était tout, sauf une équipe de France B qui a affronté les Anglais. Bousculés, menés, les vices champions du monde ont livré une triste performance, abusant de jeu au pied. Ce sont les Bleus qui ont inscrit le premier essai de la rencontre grâce à l’arrière Brice Dulin, après que Mathieu Jalibert ait cassé la ligne défensive adverse. À partir de cette 15e minute de jeu, la France sera devant tout le long du match, jusqu’à cette fameuse 79e minute. Entre-temps, Jalibert puis Carbonel assurent les points côté français quand Owen Farrell, bien qu'évoluant dans son jardin, était en grande difficulté face aux perches. Les hommes d’Eddie Jones se sont longtemps cassé les dents sur la défense des Bleus. Cette séquence défensive, juste avant la mi-temps, où le XV de la Rose a multiplié les temps de jeu à moins de 5 mètres de la ligne bleue, avant de commettre un en-avant en atteste. Mais cette ligne défensive a craqué au pire moment. À la 79e minute, Cowan-Dickie est venu doucher les espoirs français. Farrell ne tremblait pas, place aux prolongations. L’ouvreur anglais des Saracens avait l’opportunité de mettre fin au match dès la 85e mais sa pénalité, pourtant en face des perches, venait taper le poteau. On s’est alors dit que plus rien ne pouvait arriver aux joueurs de Fabien Galthié. Avec un courage monstre, ils résistaient aux assauts anglais, étaient toujours aussi parfaits sur les ballons hauts, à l’image d’un Brice Dulin intraitable. Malheureusement, après un ballon mal négocié par Raka, les tricolores étaient pénalisés par Andrew Brace. Pénalité très généreuse, assez difficile à accepter pour nous français, qui rappelle un certain match de 2011. Cette fois, Farrell ne tremblait pas. L’ouvreur anglais offrait sur le coup la première Autumn Nations Cup à l’Angleterre. La joie d’Eddie Jones et de toute son équipe démontre à quel point ils auront eu du mal face à un XV de France qui aurait mérité meilleur sort. Qu’importe, les Bleus ont montré un visage séduisant et avec une équipe remaniée, ont mis à mal les actuels vice-champions du monde.


Les joueurs : Dulin, Jelonch et Moefana monstrueux


Si cette équipe a réussi à malmener le XV de la Rose, c’est grâce au collectif. Après une performance comme celle de cet après-midi, il est compliqué de dégager certaines individualités. Bien sûr, des joueurs ont brillé plus que d’autres. Dulin, monstrueux sous les ballons hauts dans la lignée de son match face à l’Italie, a régné en maître sur la partie. Et a marqué le seul essai de son équipe. Devant lui, le jeune Moefana, qui fêtait sa première titularisation, a fait forte impression. Que ce soit en défense où il n’a jamais reculé, ou en attaque où il n’a pas hésité à aller affronter la défense anglaise. Son coéquipier, Matthieu Jalibert, a enfin livré une performance à la hauteur de son talent. Il a offert l’essai à Dulin et a parfaitement maîtrisé le jeu au pied. Dans le 8 de devant, Anthony Jelonch a réalisé une performance XXL. Si on pouvait ajouter un X, on le ferait tellement le Castrais a été impressionnant de férocité. Plaquant à tour de bras et grattant de nombreux ballons, il a été le meilleur tricolore sur la pelouse. Le Bordelais Cameron Woki à ses côtés à lui été excellent dans le secteur de la touche où il a gêné de nombreuses fois les lancements adverses. La deuxième ligne Pesanti-Geraci, s’est montrée très précieuse dans les tâches invisibles. Certes parfois pénalisés, les deux hommes ont été hyper-actifs, mention spéciale à Geraci qui est resté sur le terrain pendant les 95 minutes. On n'oubliera pas non plus les grattages importantissime de Vilière et Couilloud à des moments chauds. Preuve que même les «petits» s’y sont filés et que cette équipe en avait gros sur le cœur.


Cette défaite est sans doute très difficile à avaler pour ces jeunes Bleus. Ils étaient tout proche d’écrire l’histoire, ils l’auraient mérité. Cette équipe-là n’a pas tout perdu. Avec un visage conquérant et beaucoup de courage, ils ont montré qu’ils n’étaient pas que des seconds couteaux. Les cartes sont peut-être redistribuées. Bravo messieurs, c’était tout sauf une farce.


Yohan LEMAIRE



 
 
 

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