Arsenal, un début de saison cauchemardesque
- LA FINE EQUIPE
- 23 déc. 2020
- 6 min de lecture
Alors que la Premier League va être au centre de l’attention de la planète football pendant ces fameux Boxing Days, une équipe espère que le miracle de Noël fasse effet. Arsenal est actuellement 15e de PL. Une première historique et ce n’est même pas une surprise quand on voit cette équipe jouer.

Arsenal a une nouvelle fois perdu ce week-end. Cette fois-ci face à Everton sur le score de 2 à 1. Les Gunners réalisent le pire démarrage de championnat depuis 1974. À l’heure actuelle, il n’est plus question de Champions League, de League Europa ou encore même de titre. Bien sûr, avec le talent dont dispose Arsenal, ils ne descendront pas en Championship. Mais la réalité est celle-ci. Les canonniers (aujourd’hui ça serait plus un pistolet en plastique) ne disposent que de 4 points d’avance sur le 18e de cette Premier League. Ils restent sur sept matchs consécutifs sans victoire en championnat et une dernière victoire 1-0 à United le 1er novembre. Depuis ce match face aux Red Devils, les Gunners ont pris plus de cartons rouges (3) qu’ils ont engrangé de points (2). Mikel Arteta est de plus en plus menacé et il ne pourrait passer les fêtes à la tête de l’équipe si de nouvelles défaites venaient à intervenir pendant ces Boxing Days. Il y aura d’abord la réception de Chelsea ce samedi, mais surtout deux déplacements à Brighton et West Bromwich Albion qui seront capitales. Si 6 points ne sont pas pris, Arteta sera en très très grand danger. Mais comment en sont-ils arrivés là ?
Un recrutement et des cadres qui posent problème
Ce fut le feuilleton de l’été. Est-ce que Pierre-Emerick Aubameyang allait prolonger ? La réponse est oui. À quel prix ? Le nouveau contrat du Gabonais, dévoilé par le quotidien britannique The Sun, indique que le capitaine d'Arsenal, qui a prolongé jusqu'en juin 2023, va désormais toucher près de 400.000 euros par semaine, l'équivalent de 20 millions d'euros brut par saison. Quand on voit les performances du Gabonais en ce moment, cela peut faire crisser des dents du côté du Nord de Londres. Seulement 3 buts depuis le début de la saison. Mais plus que des statistiques, c'est le comportement de « Aubam » qui pose problème. L’ancien de Dortmund montre une nonchalance qui n’est pas digne d’un capitaine. Certes, il n’est pas servi dans de bonnes conditions, mais ses coéquipiers ont besoin d’avoir un leader qui ne baisse pas la tête et qui se bat. Ce n’est plus le cas du numéro 14 d’Arsenal. Quand Aubameyang n’est pas sur le terrain, c’est Granit Xhaka qui prend le brassard. Là encore le choix fait débat. Le Suisse est très en deçà du niveau qu’est normalement le sien, et sa faculté à recevoir des cartons, qu’ils soient jaunes ou rouges, met souvent à mal son équipe. Nicolas Pépé est également au centre de l’attention. L’ancien du LOSC, recruté la saison passée 80 millions d’euros, ne s’impose toujours pas et déçoit encore et encore. Dans ce marasme, deux joueurs ne déçoivent pas les fans des Gunners. Il s'agit de Bernd Leno et Kieran Tierney. Le pauvre portier allemand ne peut pas porter toute la misère d’Arsenal sur ses épaules tandis que Tierney est un coup aligné axe gauche, puis piston gauche. Ses qualités offensives sont indéniables, mais Arteta l’utilise en tant que central…Cette intersaison, Arsenal s’est montré très actif. Thomas Partey, Gabriel ont débarqué avec Willian. Le défenseur brésilien s’est révélé comme le patron de la défense et a très vite trouvé ses marques. Mais jouer à côté de Rob Holding et bien défendre ce n'est pas compatible. Pour l’ancien milieu de l’Atletico, les blessures sont venues perturbé son arrivée. Malgré de bons débuts et une prise en main très rapide du milieu des Gunners, Thomas s’est blessé et n’est pas d’une grande aide actuellement. Puis vient le cas de Willian. 1 tir cadré sur les 11 derniers matchs. C’est digne d’un attaquant de division 8 district. Mais ce sont bel et bien les statistiques du Brésilien. Son niveau est effarant et les anciens d’Arsenal comme Tony Adams vont dans ce sens « Pour moi c’est un recrutement paresseux. On doit vraiment se poser des questions sur les raisons de son arrivée. Nous avions de merveilleux joueurs, de magnifiques principes de jeu. Arsenal n’aurait jamais recruté Willian si Arsène était toujours au club. » Pour pallier ces problèmes, Arsenal dispose peut-être de plusieurs armes dans son centre de formation.
Les baby gunners, solutions efficaces ?
Si certains cadres de l’équipe n’ont pas le rayonnement souhaité, Arsenal dispose d’un effectif assez large, avec notamment de nombreux jeunes. Un s’est déjà imposé comme un titulaire indiscutable. Il s’agit de Bukayo Saka. Le tout jeune Anglais, déjà international à l’âge de 20 ans, s’est révélé la saison dernière aux yeux du grand public. Cette année, il est l’un des seuls titulaires à « faire le boulot ». Pourtant, Saka est tantôt essayé milieu gauche, piston droit, piston gauche. Bref, Arteta ne lui a pas fixé de poste. Le jeune joueur, formé au club qui plus est, est satisfaisant dans n’importe quelle position, mais il serait tant pour lui de se fixer à une et une seule même place sur le terrain pour continuer de se développer. Arsenal se doit de garder un tel jeune talent dans son effectif, et cela passera par un poste fixe. Après lui, c’est Eddie Nketiah qui se voit le plus proposé du temps de jeu par Arteta. Le jeune Anglais ne séduit pas autant que son compère Saka. On ne peut pas dire que son coach ne lui donne pas du temps de jeu. Mais Nketiah rend mal la confiance qui lui est accordée. Peut-être est-il mal utilisé. Peut-être n'a-t-il pas le niveau pour être titulaire en tant que numéro 9 également. Viennent ensuite, les Maitland-Niles, Smith-Rowe, Reiss Nelson et Joe Willock ou encore Gabriel Martinelli. Tous ont du temps de jeu, plus ou moins variable. Mais aucun des 4 Anglais n’arrivent à pleinement s’imposer au point d’être titulaire. Pour le jeune Brésilien ce n’est pas pareil. Il est clair que ce môme pue le talent. Son match face à Manchester City l’a une nouvelle fois prouvé, avec au passage une passe décisive pour Alexandre Lacazette. Quand il est sur le terrain, la menace est permanente. Mais comme souvent, le jeune joueur de 19 ans a rechuté. Trop souvent blessé, son amour envers l’infirmerie pose problème. Pourtant, nul doute qu’avec lui, Arsenal aurait un tout autre visage.

Un défi trop important pour Arteta ?
Sous Arteta, Arsenal tire moins au but, cadre moins, mais le plus inquiétant est le déni dans lequel semble être l’entraîneur quant au néant offensif de son équipe « Nous avons dominé le match. Nous nous sommes créé assez d’occasions pour faire au moins match nul dans cette rencontre. Je pense que la chance n’est pas de notre côté », a-t-il ainsi assuré après la défaite de ce week-end (2-1) à Everton, alors que son équipe n’avait cadré que deux tirs de tout le match et n’a marqué que sur penalty. Après avoir été l’adjoint de Pep Guardiola à City, Mikel Arteta n’a pas choisi la facilité en acceptant ce poste d’entraîneur d’Arsenal. Les responsabilités sont partagées entre lui, ses joueurs et le Board, mais l’on peut légitimement se demander si l’Espagnol a les épaules assez larges pour mener à bien son équipe. À son arrivée, son intention était claire. Inculquer les valeurs du club et changer les mentalités. Avec un jeu à la « Guardiola », Arteta a mis en place un 3-5-2. Mais avec les joueurs dont il dispose au sein de son effectif, on a l’impression que l’ancien joueur de la maison fonce dans le mur. Sans véritable milieu créateur (coucou Ozil), il est très difficile pour ses joueurs de repartir de l’arrière. Malgré le soutien répété de sa direction, son temps est compté. Surtout, ces derniers temps, des joueurs se montrent assez mécontents, le groupe ne vit pas bien. La dernière sortie de Arteta va dans ce sens « Vous avez deux types de joueurs, les combattants et les victimes », a déclaré le boss des Gunners avant de poursuivre. « Vous voulez juste des combattants. Vous n'avez pas besoin de victimes. Les victimes apportent des excuses, de la négativité. Ils commencent à blâmer les choses qui se passent autour d'eux. Vous avez besoin de gens qui donnent tout pour la cause dans ces moments. Ai-je assez de combattants ? Oui. Mais certains d'entre eux peuvent douter à tout moment ». Le vestiaire des Gunners ne semble pas au point de l’implosion, mais Arteta ne semble pas non plus tout avoir sous contrôle. Il y a urgence, Mikel va devoir se dépêcher s’il ne veut pas retourner dans les jupons de Guardiola.
Arsenal regorge de talents et ils ne végéteront pas dans le bas du classement bien longtemps. Pour cela, il faudra que l’infirmerie ne soit pas aussi fournie qu’actuellement et que les cadres prennent leurs responsabilités. Avec ou sans Arteta ? Les trois journées du Boxing Days devraient avoir raison, ou non, de l’avenir du technicien espagnol.
Yohan LEMAIRE
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