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10 avril 2007 : Une soirée au septième ciel au Théâtre des Rêves

Il y a 13 ans jour pour jour, on assistait à un quart de finale retour d’anthologie en Ligue des Champions. Les Reds Devils de Manchester United recevaient les Loups de la Roma après s’être inclinés 2-1 à l’aller. Le 10 avril 2007, la bande à Ferguson était l’actrice d’une des plus grandes performances de l’histoire du club. Une élimination de la Roma sur le score de 7 buts à 1 au goût de démolition. 


Comme rappelé précédemment, Manchester United s’était incliné 2-1 au Stadio Olimpico, pour la première rencontre entre les deux clubs dans la compétition. Paul Scholes avait vu rouge après seulement 34 minutes de jeu et la Roma avait ensuite pris les devants par l’intermédiaire de Rodrigo Taddei. A l’heure de jeu, Wayne Rooney permettra aux siens d’égaliser, pour son quatrième but dans la compétition après son tonitruant hat trick contre Fenerbahçe. 


Ce sera finalement Mirko Vucinic, entré en cours de match, qui inscrira le but de la victoire. Une victoire entachée par de violents affrontements entre des groupes de supporters et la police. Mais le sentiment qui prédomine à la sortie de ce match aller était que le but à l’extérieur de Rooney avait donné une chance aux hommes d’Alex Ferguson de se qualifier pour le dernier carré. Une victoire 1-0 des Mancuniens aurait suffi mais personne n’aurait pu prédire ce qui allait se passer au Théâtre des Rêves… 


3-0 en moins de 20 minutes


Pour les Romains, l’enjeu est de taille. Ils ont l’occasion de faire tomber le grand Manchester d'Alex Ferguson. “En tant que supporter de la Roma, ce match est plus important pour moi que la finale de la Coupe du Monde” seront d’ailleurs les mots de Francesco Totti avant le match. Et il est vrai qu’il y a un coup à jouer pour les Ritals. Les locaux doivent composer avec l’absence de Paul Scholes, véritable pilier de l’équipe, remplacé par Michael Carrick. A ses côtés dans l’entrejeu, on retrouve Darren Fletcher tandis que Alan Smith retrouve la pointe de l’attaque un an après sa terrible blessure subie contre Liverpool. “Si nous marquons ce soir, et je pense que nous le ferons, nous l’emporterons” dira le légendaire coach des Reds Devils à ses joueurs dans le vestiaire. Pragmatique.


Seulement 11 minutes se sont écoulées depuis le coup d’envoi quand Carrick décoche une frappe à l’entrée de la surface en pleine lucarne et vient inscrire par la même occasion son premier but dans la compétition. Et voilà déjà que Manchester tient son ticket pour les demi-finales. Mais lorsque la machine est lancée, rien ne peut l’arrêter. Suite à un redoublement de passes au milieu de terrain, Ryan Giggs lance Alan Smith en profondeur qui se charge d’ajuster le portier romain (17e). Old Trafford chavire. 2-0. Mais l’objectif de la Roma reste de marquer ce but à l’extérieur synonyme de prolongation. Des espoirs qui seront vite anéantis. Alors que les Romains tentent de reprendre leurs esprits après ce début de match chaotique, Wayne Rooney les envoie au tapis. A la réception d’un centre de Ryan Giggs, il catapulte la gonfle au fond des filets. Ca fait 3 pour Manchester United. La Roma est KO.


Dans ce genre de situations, on peut se dire que la tempête United est passée et que la mer va se calmer. Que nenni. Le navire Roma va continuer de couler. 3 buts ont été marqués et pourtant le nom de Cristiano Ronaldo n’a toujours pas été évoqué. Étonnant lorsqu’on sait qu’il deviendra le meilleur buteur de la Ligue des Champions une décennie plus tard. Le premier de sa centaine de buts va être inscrit ce soir-là. Lancé par Giggs, sur le flanc droit à une quarantaine de mètres du but, celui qu’on appelait pas encore CR7 va se lancer dans un raid solitaire avant d’éliminer son adversaire et d’envoyer une frappe au ras du poteau (44e). De retour aux vestiaires, les Mancuniens écrasent leurs adversaires sur le score de 4 à 0. Et si les Romains avaient supplié les dieux pour que l’hécatombe s’arrête, leurs prières n’avaient pas été entendues.


Patrice Evra ou la cerise sur le cheesecake


Soulagé d’avoir inscrit son premier but dans la reine des compétitions, Ronaldo ne mettra que 4 minutes à inscrire le second. Alors que le premier était tout en puissance et en technique, le second est plus à l’image du Ronaldo de ces dernières années. Tel un véritable renard des surfaces, il surgit au second poteau à la réception d’un centre de Giggs (il finira d’ailleurs meilleur passeur de l’édition avec 7 caviars) (49e). Puis, il faudra attendre 11 minutes pour assister au prochain but, mais quel but ! Récupérant le ballon à 25 mètres, Carrick envoie un missile dans la lucarne du portier romain (60e). Sur les images, on voit ce dernier se relever décontenancé. Sale soirée.


Alors que l’humiliation est inévitable, les Romains jettent leurs dernières forces dans la bataille pour ne pas finir fanny. Et ça paye. A la 69ème minute, Daniele De Rossi trompe Edwin van der Sar d’une volée somptueuse. Un éclair de génie dans une soirée bien sombre pour la Roma. Mais Manchester United veut avoir le dernier mot. Mais plutôt que Giggs, Ronaldo, Smith ou encore Carrick, c’est bien Patrice Evra qui se chargera de clôturer le spectacle. Le jeune latéral, entré en cours de match, marquera l’ultime but de la rencontre d’une frappe limpide (81e). La messe est dite. 7-1 après 90 minutes et 8-3 en score cumulé, les Reds Devils ont joué un bien mauvais tour à leurs victimes du soir.


“Personne ne pensait qu'il était possible de traiter un club italien comme ça”


La Roma vient de subir la plus lourde défaite de l'histoire de la LDC à ce stade de la compétition. Kevin McCarra écrira le lendemain dans les colonnes du Guardian : “Personne ne pensait qu'il était possible de traiter un club italien comme ça”. La défense la plus imperméable de la botte aura été réduite en poussière par les hommes de Ferguson dont le parcours s’arrêtera au tour suivant face au futur lauréat de l’édition, l’AC Milan.


Il y a des matchs qui forgent la légende d’un club. Et ce quart de finale retour de Ligue des Champions est encore gravé dans toutes les mémoires du côté d’Old Trafford. Mais on en garde aussi un souvenir amer dans la Ville aux Sept Collines. A la sortie du match, Luciano Spalletti, l’entraîneur romain de l’époque, déclarera : “Que changerais-je si je pouvais recommencer ? Je resterai à la maison”. C’est pas nous qui le disons…


Hugo MARTIN





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