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LES RÉVOLUTIONNAIRES : Allen Iverson, la réponse au conservatisme en NBA

Premier épisode des révolutionnaires, ces sportifs qui ont bousculé les codes de leur discipline. 

#1 ALLEN IVERSON 





Allen Iverson, une icône de la NBA post-Jordan, un électron libre qui a su imposer son style dans une ligue trop conservatrice. Son style de jeu, d’abord, hérité des bitumes de StreetBall. Mais aussi et surtout, son style « gangsta », avec lequel il amorce une révolution culturelle, sur, et en dehors des parquets.


Le premier choix de la draft 1996, Allen Iverson, natif de Virginie, est petit par la taille (1m83) mais géant par le talent. De 1996 à 2010, il va illuminer les parquets et enflammer les foules. Il est taillé dans le même bois que ces sportifs qui marquent leur époque. Sur le terrain, il est insaisissable, à tel point qu’un poste ne peut le définir. Sans A.I, pas de Steph Curry, Kyrie Irving ou Chris Paul, bref, de meneurs-scoreurs. Il révolutionne le poste de meneur. Pour lui, la taille ne compte pas si on peut compenser par un habile touché de balle, des dribbles dévastateurs et de sauvages changements de vitesse hérités du StreetBall. Il a contribué à mettre fin au règne des grands intérieurs en NBA. Rookie of the Year en 1997. Meilleur marqueur en 1999, 2001, 2002 et 2005. Meilleur intercepteur en 2001, 2002 et 2003. Deux fois MVP en onze sélections au All-Star Game. Finaliste NBA en 2001 face aux Lakers. Et surtout MVP de la saison régulière en 2001. L’armoire à trophées est reluisante, mais bien moins que son impact sur la NBA en tant qu’institution.





Le look Iverson


“The Answer”, surnom que ses amis lui donne dès le lycée, illustre bien le personnage. Il est la réponse au côté trop convivial du basket, il allait contre la norme et les codes établis. En effet il n’aime pas rentrer dans le moule, c’est un rebelle. Dans un style american gangsta des 90’s, il arbore un look qui dérange : tresses, tatouages, baggys, chaînes en or, démarche insolente. Il est le lien personnifié entre basket et hip-hop. Tout au long de sa carrière, il va se battre, sur, et en dehors des terrains pour imposer son style et laisser un héritage culturel immense. Il représente l’intervalle entre la NBA de Jordan et celle de Lebron.


Pour cela, le numéro 3 des Sixers brise les codes, autant que les chevilles de ses adversaires avec ses crossovers. D’abord avec les tatouages. Avant lui, quasiment personne ne se tatouait dans la grande ligue (à part Dennis Rodman). Après son année de rookie en 1997, 35 % des joueurs portait des tatouages, en 2019, c’est plus de 55 % des basketteurs. 





Une icône inspirante


En 1997, The Little Big Man se rend chez le coiffeur, il en ressort coiffé des cornrows qui feront sa légende. Ces tresses sont encore imitées aujourd'hui avec un certain Kawhi Leonard ou même par Dwayne Wade qui se coiffe des fameuses tresses pour lui rendre hommage lors de sa dernière saison en 2019 : « Je voulais aller chercher le A.I qui est en moi. Il a rendu cool le numéro 3, il a rendu les crossover cool. C’est un pionnier du basket. »


Viens ensuite le sleeve (manchette), qu’il arbore, à l’origine, à cause d’une blessure au coude. Finalement il en porte tout au long de sa carrière. Encore une fois, son influence traverse le temps, en 2015, 65 % des joueurs NBA portent une manchette « pour le style ». CP3 dira : « A.I a eu plus d’influence sur le basket que quiconque. Les manches que les joueurs portent au bras, ça vient de lui, quand j’étais petit, je voulais des tresses comme Allen Iverson, mon numéro 3 et ma manière de jouer, c’est Allen Iverson. » Influenceur.


"Je ne voulais pas ressembler à Jordan ou à Magic, mais à Allen Iverson. Quand j’étais gamin, c’est à cause de lui que je voulais porter une manche ou me faire tatouer. Je le trouvais génial avec son bandeau, sa manche et ses tatouages. Il représentait tout ce que voulaient être les gamins noirs, et ça résonnait chez tous les enfants des quartiers défavorisés." dira Lebron James

Un style qui dérange


Quand on parle de The Answer et de son impact culturel, on ne peut évidemment pas éviter le sujet de son style vestimentaire. C’est là que se quantifie son influence hors des parquets. Au début des années 2000, de plus en plus de joueurs adoptent le style gangsta d’Iverson. Et quand l’image de la NBA change, le Big Boss tremble. En 2005, David Stern impose un dress code dans la ligue. Costards et tenues habillées sont de mise pour tout événement liés à la NBA. Dehors, le style rappeur de voyous, les joueurs doivent être habillés comme des good guys. Évidemment, de telles mesures font réagir le rebelle de Philadelphie : « Vous pouvez mettre un costard à une mauvaise personne, ce sera toujours une mauvaise personne ». Il n’a jamais abandonné ses chaînes, ses tee-shirts XXXL et ses casquettes. À défaut d’avoir décrocher une bague de champion, The Ankle Breaker en portaient aux doigts. La ligue a finalement laissé tomber cette idée de dress code. Selon Iverson, «la NBA a remarqué que tout le monde commençait à me ressembler. Sauf qu’en fait, ils ont toujours voulu être comme ça, mais ils avaient peur de la réaction de ligue. »


The game changer


Allen Iverson a redéfini le rôle de meneur, mais surtout le rôle de superstar. Il était cette icône, cool, désinvolte, et surtout libre. Ce genre de joueurs que tous les gamins des années 2000 avaient en poster dans leurs chambres. Reconnu comme le révolutionnaire qu’il est, en 2015, il reçoit l’hommage qui lui est dû, le Game Changer Award. Chris Paul y résume le gigantesque héritage qu’a laissé The Little Big Man, en NBA, mais aussi dans la société américaine : « Allen Iverson a changé la donne, parce qu’il refusait les compromis. Avant lui, les joueurs restaient dans le rang et ne poussaient pas le bouchon. A.I a arraché le bouchon. Il était une supernova du basket. Il envoyait du lourd sur le parquet, mais il a surtout élevé le niveau en dehors. C’était un mouvement. Son style unique renforçait son killer crossover. Un vrai gars, un original comme on en voit très peu. En raison de son style, son look, son jeu, c’est un game changer. » 

Finalement, face au conservatisme de la NBA, The Answer a trouvé la réponse : la révolution.


POUDENSAN Eliot


 
 
 

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