top of page

Sassuolo, en vert et contre tous

Ce samedi 28 novembre, Sassuolo recevait l’Inter Milan avec la possibilité, en cas de victoire, de prendre la tête de la Série A. Le club d’Emilie-Romagne n’a pourtant découvert l’élite italienne qu’en 2013. Les Neroverdi progressent chaque année et s’imposent aujourd’hui dans le haut de tableau italien. Pratiquant un football offensif et spectaculaire, salué dans toute l’Europe. Résultat final : victoire de l’Inter 3 buts à 0.Sassuolo a fini par craquer, mais cela ne remet pas en question le départ canon des hommes de De Zerbi.



Fondé en 1922, le club de Sassuolo, petite ville entre Parme et Bologne, est un nouveau visage de la scène italienne. Le club est promu en Série A, en 2013, pour la première fois de son histoire, en remportant la seconde division. C’est le seul trophée important du club. Sassuolo est un petit poucet dans ce monde où la Juventus, le Milan ou l’Inter ont glané plus d’une quarantaine de trophées chacun.


La première saison dans l’élite est difficile puisque les Neroverdi terminent à la 17ème place, à deux points de la relégation. L’équipe continue sa progression, puisqu’elle finit 12ème en 2015 et 6ème en 2016, synonyme d’une qualification en Ligue Europa, seulement trois ans après la découverte du haut niveau. Depuis trois saisons, Sassuolo est reconnu pour son jeu rapide et offensif, la saison passée, les verts et noirs terminent 8ème de Série A.


Un projet qui symbolise le renouveau du football italien


Sassuolo a beau être un jeune club dans l’élite italienne, son projet sur le long terme est très intéressant. Son centre de formation et de post-formation est performant, avec par exemple pour ce match contre l’Inter les titularisations de Berardi, Raspadori et Rogerio, tous les trois formés au club. Le club d’Emilie-Romagne est également propriétaire de son stade le Mapei Stadium, chose rare en Italie. Cela lui permet d’assurer son avenir économique étant donné que les recettes liées à l’exploitation du stade retombent directement dans les caisses du club. Dans un monde où la Covid ne s'éternise pas…


Mais Sassuolo impressionne surtout par son jeu. D’abord avec Eusebio di Francesco de 2014 à 2017, qui a su poser les bases d’une identité offensive. Puis avec Roberto De Zerbi, en poste depuis 2018. L'entraîneur italien ne s’en cache pas : « Je n'ai aucun problème à afficher mes ambitions. L'an dernier, on a fini huitième, cette saison on veut conquérir l'une des sept places européennes » (Repubblica). Sassuolo est l’exemple parfait de l’évolution du football italien. Le catenaccio laisse place à un football offensif, malgré une identité tactique toujours omniprésente.


Roberto De Zerbi, adepte de Bielsa et Guardiola


Ce samedi, avant la réception de l’Inter Milan, Sassuolo est deuxième du classement, toujours invaincu. Le club possède également la meilleure attaque à égalité avec son adversaire du jour, 20 buts marqués. L'entraîneur, Roberto De Zerbi, favorise le jeu offensif, avec un pressing haut où tout le monde travaille. A l’image de ce que proposent les équipes de Bielsa ou de Guardiola. Et bien que le budget et l’effectif de Sassuolo soient bien plus limités que ceux d’un Manchester City par exemple, la sauce prend, et plutôt bien. Le début de saison du club est historique, avec notamment quatre victoires consécutives à l’extérieur. S’offrant au passage le scalp du Napoli, 2 buts à 0, dans son antre. Peu importe l’adversaire, l'entraîneur italien ne renie pas ses principes, 65% de possession aujourd’hui face à l’Inter avec 13 frappes tentées.


De Zerbi a tout de même la chance de pouvoir s’appuyer sur quelques internationaux. Comme Manuel Locatelli ou Domenico Berardi qui, sauf blessures, seront de l’aventure avec la Squadra de Roberto Mancini pour l’Euro. Avec Locatelli, Filip Đuričić et l’ancien marseillais Maxime Lopez viennent compléter un milieu de terrain complémentaire et très technique. En attaque, Jérémie Boga et Francesco Caputo épaulent un Domenico Berardi qui semble enfin afficher les qualités qu’on lui prêtait à son arrivée dans le monde professionnel. Seule ombre au tableau, la défense, qui parfois montre des signes de faiblesse. Quand l’intensité monte d’un cran, à l’image du match contre l’Inter, cette arrière-garde n’est pas du tout rassurante.


Le chemin est encore long pour Sassuolo, mais le projet du club s’inscrit dans la durée. Les voir à un tel niveau n’est pas une énorme surprise, mais plus une suite logique de leur progression fulgurante. Tenir un tel rythme sera compliqué sur une saison complète. Mais accrocher une place qualificative en coupe d’Europe est loin d’être une mission impossible pour les Neroverdi, véritables trouble-fêtes du championnat. Après l’Atalanta, c’est Sassuolo qui souffle un vent de fraîcheur sur la Botte.


Bastien LOUBET

 
 
 

Comments


bottom of page